Une enquête de la brigade économique de la PJ de la sûreté de wilaya de Bordj Bou-Arréridj a mis au jour d'importants détourne-ments d'argent public aux œuvres sociales de l'APC du chef-lieu. Ils concerneraient des surfacturations de dépenses de camps de colonies de vacances, d'octroi de crédits non remboursés, alors que plusieurs employés ont été privés d'aides. Pas moins de 28 personnes, dont le président des œuvres sociales de l'APC, Ch.Kh., 58 ans, ont été impliquées dans le cadre d'une affaire de détournement de fonds d'après des sources policières. Le premier responsable de ces œuvres est fortement soupçonné d'avoir détourné plusieurs centaines de milliers de dinars en surfacturant des prestations. Il bénéficie tout naturellement de la présomption d'innocence et aurait présenté sa démission. La police judiciaire, en charge de l'enquête, a encore procédé à de nombreuses auditions pour comprendre les mécanismes de la fraude. «Au moins cinq manières de détournement seraient constituées», précisait-on avant-hier. L'une de ces méthodes aurait consisté à surfacturer. Cette manœuvre nécessite-t-elle des complicités et de la durée ? C'est ce que les enquêteurs tentent de comprendre. «Les détournements se seraient échelonnés sur une longue période ont estimé les experts», disait une source proche du dossier Les archives ont toutes été brûlées durant janvier 2010, selon les responsables des œuvres sociales, et les enquêteurs n'ont pu consulter que celles de l'année en cours. Mais les investigations de ces spécialistes du crime ont pu remonter jusqu'à 2009-2010 et 2011. Pour l'heure, ils ont découvert des malversations : 9 706 260,00 DA détournés et 6 670 000,00 DA gaspillés, selon les premières estimations. Rappelons que, pour l'instant, aucune mise en examen n'a été prononcée. Mais l'alerte semble bien réelle et d'autres cadres seraient bientôt entraînés dans la tourmente judiciaire.