Malgré la pression des organisations internationales, la Tunisie a décidé de remettre l'ex-Premier ministre Mahmoudi Al-Baghdadi aux nouvelles autorités libyennes. C'est ce qu'a déclaré mardi dernier le ministre de la Justice tunisien Nourredine Bouheiri. Selon des sources dignes de foi, Al-Ghannouchi aurait lui-même fait pression sur le gouvernement tunisien pour extrader l'ex-Premier ministre libyen. Dans le passé, un autre tribunal tunisien a statué au mois de Novembre 2011 en défaveur de l'ex-Premier ministre mais le président tunisien, Moncef Merzougui, a refusé de signer son extradition. «L'ex-Premier ministre ne sera extradé que lorsque la situation sécuritaire en Libye se stabilisera et que nous aurons des garanties que ce dernier aura un procès équitable», a déclaré le Président Moncef El-Merzougui. Selon le ministre de la Justice, l'extradition de l'ex-Premier ministre libyen interviendra dans quelques jours ou semaines, sans date précise. «Nos frères libyens se sont engagés à respecter Mahmoudi physiquement et émotionnellement et à lui donner un procès équitable», a ajouté le ministre. Lors de sa dernière audience, le tribunal a retiré le délit condamnant l'ex- Premier ministre de se trouver illégalement sur le territoire tunisien. Malgré la décision prise par le tribunal au mois de février dernier, Al-Baghdadi est resté en prison en attendant d'être extradé vers la Libye. «Le gouvernement a décidé de remettre Mahmoudi et tout ce qui reste de finaliser certaines questions d'organisation», a déclaré Bouheiri à la presse. Fuyant son pays, l'ex-Premier ministre Mahmoudi Al-Baghdadi a été arrêté le 21 septembre dernier à la frontière entre la Tunisie et l'Algérie, avant d'être emprisonné. A la demande du Conseil national de transition, l'ex-Premier ministre sera livré à ces antagonistes. Par cette décision, la Tunisie va encore une fois violer les traités internationaux relatifs aux droits de l'homme, ont indiqué plusieurs ONG. Sinon comment expliquer qu'au moment où des prisonniers sont chaque jour assassinés sans jugement, le gouvernement tunisien décide d'extrader une personnalité opposante, à l'image de l'ex- Premier ministre, du pouvoir libyen à l'époque de Kadhafi. Lorsque nous entendons le ministre de la Justice tunisien parler de «jugement équitable en Libye», cela nous paraît farfelu. Le colonel Mouammar Kadhafi a-t-il été jugé ? Le général Abel Fateh Younes a-t-il été également jugé ? Pourtant, le chef du CNT a déclaré que des enquêtes ont été menées pour mettre la main sur les assassins d'un des leurs, en l'occurrence Younes Abdelfattah. Où sont les résultats de ces enquêtes ?