«Notre liberté n'a pas de sens tant qu'il subsistait encore une dernière colonie en Afrique, le Sahara Occidental». Tel a été le message politique des présents à la célébration de la Journée de l'Afrique marquée par la tenue à Alger, de la conférence internationale des villes jumelées et solidaires avec les villes sahraouies. La célébration annuelle de la date de l'adoption le 25 mai 1963, en Ethiopie, de la Charte par l'Organisation de l'unité africaine, actuellement l'Union africaine (UA) ne peut être que d'essence politique. C'est ce qui a été souligné par les présents venus d'Afrique et d'Europe à la célébration de la Journée de l'Afrique à Alger, ce week–end, consacrée au soutien indéfectible à la décolonisation du Sahara Occidental. A l'initiative du Comité national algérien de soutien au peuple sahraoui (CNASPS), la célébration de cette Journée, hier, par la signature d'accords de jumelage à l'issue des travaux de la conférence internationale des villes jumelées et solidaires avec les villes sahraouies. A noter qu'ont pris par à ces journées des présidents d'Assemblées populaires communales algériennes, des responsables sahraouis, notamment des élus et leurs homologues espagnols, italiens et français et des représentants de localités de différents pays africains. Le président du CNASPS, Mahrez Lamari, a souligné, hier, à la salle de conférence de la wilaya d'Alger qu' «avec la participation de citoyens africains et de citoyens du monde épris de paix, de justice, le soutien et la solidarité avec la lutte juste du peuple sahraoui pour l'indépendance est indéfectible». Message politique des présents précités que s'il est pour rappeler à l'ordre Rabat à se conformer au droit international s'adresse par la même occasion à l'institution onusienne pour assumer ses engagements par l'application du droit du peuple sahraoui à un référendum d'autodétermination. A ce propos, le secrétaire général de l'union des villes et gouvernements locaux d'Afrique, M. Morrice Mbolela, a interpellé la communauté internationale «à agir pour écourter les souffrances du peuple sahraoui» en précisant «que la liberté des Africains n'a pas de sens tant qu'il subsistait encore une dernière colonie dans le continent, le Sahara Occidental». Pour le président du CNASPS et dans ce même ordre d'idées, «on ne peut parler d'espace arabe, africain et maghrébin sans la décolonisation du Sahara Occidental» a relevé, hier, M. L. Mahrez avant la signature de sept accords de coopération et de jumelage entre les villes algériennes et sahraouies. Par ailleurs, le soutien de la France à la colonisation marocaine du Sahara Occidental traduit par sa politique de deux poids deux mesures au sein du Conseil de sécurité a été dénoncé par les participants. «La position de la France bloque la solution au Sahara Occidental» sur la base de l'esprit et des textes de la charte onusienne a souligné hier, l'élu français, M. Jean Paul Lecoq. Déclaration qui intervient pour interpeller le successeur de Sarkozy à la tête de la présidence française, affichant la même approche politique, «le soutien de la France à la proposition d'autonomie proposée par le Maroc» selon les propos tenus par François Holland faisant fi du droit international. A ce propos, la commissaire de l'Union africaine aux droits de l'Homme et des peuples, Maya Sahli, fait savoir dans son allocution, tenue jeudi, que le règlement de la question du Sahara Occidental «relève largement du domaine de l'application des principes du droit international». Précisant plus loin dans ses propos que la question sahraouie «est récurrente, ciblée par des comportements étatiques ambivalents». Une ambivalence qui a été à l'origine du report jusqu'à nos jours, de la tenue du référendum d'autodétermination du peuple du Sahara Occidental. Pour rappel en 1991, un cessez-le-feu sous les auspices onusiens a été conclu entre le front Polisario et le Maroc aboutissant à l'envoi de la mission des Nations unies pour un référendum au Sahara Occidental (Minurso). Un report de l'application du droit international qui pour les présents à la conférence international d'Alger «n'a fait qu'accentuer les souffrances du peuple sahraoui», ont souligné des intervenants. D'autres interlocuteurs ont rappelé pertinemment les conséquences de la politique coloniale au Sahara Occidental, des procès arbitraires que subissent les militants sahraouis des droits de l'Homme dans les territoires occupés au pillage des ressources naturelles du Sahara Occidental. Ceci étant la conférence internationale d'Alger célébrant la Journée de l'Afrique, a été pour rappeler et avertir la communauté internationale sur la politique coloniale marocaine au Sahara Occidental qui «est source d'instabilité pour l'Afrique».