“Il est inacceptable qu'en 2010, il y ait une situation de colonisation. Il ne peut y avoir d'indépendance et d'émancipation des peuples africains sans indépendance du peuple sahraoui”. Ces propos ont été prononcés, hier, au siège de l'Assemblée populaire nationale (APN), par l'ambassadeur du Venezuela à Alger, lors de la rencontre célébrant la Journée mondiale de l'Afrique, qui a été organisée par le groupe parlementaire d'amitié et de fraternité algéro-sahraoui. S'exprimant au nom de tous les ambassadeurs, accrédités en Algérie, solidaires avec le peuple sahraoui, le diplomate a déclaré que “nous respectons le droit international”, alors que “quelques puissances ne le respectent pas, surtout s'agissant de la cause du peuple sahraoui, qui veut être libre et indépendant”. Selon lui, il existe certes des conditions juridiques “mais, pas politiques” pour permettre à ce peuple de s'exprimer et de décider de son sort. Par ailleurs, l'ONU, par le biais de sa Mission chargée d'organiser un référendum au Sahara occidental (Minurso), “n'a pas fait son travail, c'est-à-dire créer les conditions pour laisser le peuple sahraoui s'exprimer”. “La seule issue pour ce peuple, c'est son droit à l'autodétermination”, a encore soutenu l'ambassadeur du Venezuela, en réitérant l'appui et l'engagement des diplomates qu'il représente de “montrer la juste cause du peuple sahraoui”. La Journée mondiale de l'Afrique renvoie à la signature des accords de l'Organisation de l'Unité africaine (OUA, devenue Union africaine en 2002), le 25 mai 1963. Des accords marquant, pour ses 53 membres, dont la République sahraouie (Rasd), une étape importante pour la décolonisation du continent et le respect du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Et, c'est sous le slogan “Pour l'indépendance de la dernière colonie en Afrique : le Sahara occidental”, que le groupe parlementaire d'amitié et de fraternité algéro-sahraoui a célébré le 25 mai, cette année. Ont pris part à la manifestation d'hier des membres de l'APN et du Conseil de la nation, une importante délégation sahraouie, des ambassadeurs de pays accrédités, les représentants du comité national algérien de soutien au peuple sahraoui (CNASPS), du Croissant rouge algérien et des villes africaines, ainsi que ceux des organisations estudiantines, algériennes et sahraouies. Les organisateurs et beaucoup d'invités ont fait part de la coïncidence entre la Journée de l'Afrique et celle (du 20 mai 1973) du déclenchement de la lutte armée légitime du peuple sahraoui, dirigée par son seul et unique représentant le Front Polisario, qui est reconnu par les Nations unies. Ils ont en outre salué “la position constante” de l'Algérie aux causes justes et à la question du Sahara occidental, ainsi que son attachement à l'organisation d'un référendum juste, “sans conditions et sans contraintes” du peuple sahraoui. Lors de la rencontre, les participants se sont penchés sur la situation inhumaine des Sahraouis des territoires occupés, exposés directement à la machine répressive du Makhzen, malgré la présence de l'ONU dans le “territoire non autonome” du Sahara occidental. Un constat dénoncé fermement et exigeant une réaction rapide de la communauté internationale, à sa tête le Conseil de sécurité des Nations unies, à travers la mise en place d'un mécanisme officiel et onusien de protection de la population sahraouie. “Ce qui a été arraché par la force doit apparemment être arraché par la force”, a observé le président de l'Organisation de la jeunesse sahraouie, notant que le régime marocain n'est pas disposé à contribuer à la recherche d' “une solution politique respectant la légalité internationale”.