L'Etat encourage le mouvement associatif à mieux participer au développement du pays tout en encadrant les jeunes pour mieux les mobiliser et participer à l'essor de l'Algérie. L'administration de la wilaya de Tipasa, contre toute attente, fait fi des textes réglementaires en prétextant des alibis qui n'ont aucun sens pour refuser d'une manière indirecte l'agrément de l'association des journalistes qui pourtant œuvrent dans le but de relancer le développement de la région. Cette situation démontre si besoin est l'acharnement à l'encontre de la presse locale. En effet, le dossier d'agrément a été déposé le 27 décembre dernier auprès du service compétent de la DRAG (direction de la réglementation et des affaires générales), mais les journalistes et correspondants exerçant dans la wilaya ne s'attendaient pas du tout à se retrouver confrontés à une posture pour le moins inconcevable de l'administration. D'autant plus que dès le départ, c'est-à-dire dans les jours qui ont suivi la célébration, le 3 mai 2011, de la Journée mondiale de la presse, ils ont été incités par le wali en personne à le faire. Et ce, après que les démarches qu'ils avaient initiées auprès de la DRAG pour relancer, comme il leur a été suggéré lors de la célébration en question, l'ancienne association, aujourd'hui squattée – dans le sens où le mandat de son bureau a expiré depuis mars 2008 – par trois personnes ; un squat d'autant plus étonnant que l'administration, maintes fois sollicitée durant ces quatre dernières années, s'est toujours refusée à le faire. Pour des raisons qui échappent à tout entendement. Pour en revenir à la nouvelle association, c'est confiants qu'ils ont déposé auprès de la DRAG, comme indiqué ci-dessus, le dossier d'agrément. Une confiance qui, toutefois, est allée en s'effilochant au fur et mesure que le temps s'écoulait. Avant de disparaître totalement après l'écoulement du délai réglementaire de 40 jours, fixé par la loi n° 06-12 du 12 janvier 2012 relative aux associations, pour l'obtention, par les associations de wilaya, de leur agrément. Contacté, le DRAG a justifié «le silence de l'administration par la nécessité qu'elle a eue, au vu, a-t-il dit aux journalistes qui l'ont rencontré, du caractère sensible (sic) de (leur) association, d'avoir l'avis du ministère de l'Intérieur». Après avoir attendu quelques jours et convaincus que le DRAG ne faisait qu'appliquer des instructions qui lui ont été données, les journalistes ont décidé de contacter directement le wali. Pour ce faire, ils ont délégué trois des leurs auprès du chef de cabinet auquel ils ont remis une demande d'audience. A leur grande satisfaction, il faut le dire, ils ont très rapidement reçu une réponse positive. Sauf que, le jour convenu, l'audience prévue a été annulée au prétexte, vérifié, que le wali était en inspection dans certaines zones de la wilaya affectées par les intempéries de février dernier. Ce qui les a amenés à accepter le rendez-vous qui leur a été fixé par le chef de cabinet pour le lendemain, transmis par le chargé de la cellule de communication de la wilaya. C'est par le même canal que, le lendemain, les journalistes qui se sont déplacés à la wilaya ont été avisés de l'impossibilité, pour le même prétexte que celui qui leur a été avancé la veille, qu'a le wali de les recevoir. «Ils seront contactés le jour où cela sera possible.» Un jour qui, à l'évidence, tarde à venir : les faits rapportés s'étant déroulés au mois de février. Devant cette situation, au risque de nous répéter, pour le moins étonnante et inexplicable, les journalistes ont décidé, après avoir pris le soin d'attendre une dizaine de jours un éventuel signe de la wilaya, de saisir, au début du mois de mars 2011, par le biais d'un huissier de justice, la DRAG et ce, pour exiger l'application des dispositions de l'article 8 de la loi susmentionnée qui stipulent clairement que dans le cas d'une absence de réponse, quelle qu'elle soit, de la part de l'administration compétente, dans les délais réglementaires fixés – pour rappel 40 jours dans le cas d'une association de wilaya – l'agrément est automatiquement octroyé à l'association qui le demande. C'était là l'objet de la lettre transmise à la DRAG par le biais d'un huissier. Devant le refus de cette dernière d'y accuser réception, l'huissier a, comme le prévoit la réglementation en vigueur, adressé par voie postale la même lettre à la DRAG ; une missive qui a été effectivement reçue par celle-ci comme l'atteste l'accusé de réception en possession des journalistes. Décidés à obtenir gain de cause, les membres de l'association Al-Qalam des journalistes et correspondants de la wilaya de Tipasa, une vingtaine, ont, à l'unanimité, décidé de saisir le tribunal administratif de Blida. Ils l'ont fait le 14 du mois en cours…