Le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati a qualifié mercredi «d'infondé» l'appel des dissidents à la tenue d'un congrès extraordinaire, réaffirmant le maintien de la date du 21 juin pour la tenue du congrès ordinaire du parti, au moment où ses opposants insistent sur la tenue d'un congrès extraordinaire. M. Touati a soutenu, dans une déclaration, que la majorité des dissidents qui réclament la tenue d'un congrès extraordinaire sont ceux «qui ont été écartés ou se sont retirés» du parti, y compris les membres du bureau national, ajoutant que leur objectif est «de faire dévier le parti de sa ligne de parti d'opposition pour servir des intérêts personnels», alors que ces derniers estiment nécessaire de convoquer un congrès extraordinaire pour examiner «les effets négatifs» induits par les «agissements individuels du président du parti». Après avoir souligné que ces dissidences «n'entameront pas la crédibilité du parti auprès de l'opinion publique», M. Touati a précisé que le FNA «est habitué à ce genre de secousses», à l'instar de ceux de 2002 et 2007. Plusieurs dissidents, dont des membres du bureau et du conseil nationaux s'étaient rassemblés vendredi dernier devant le siège du parti à l'occasion de l'ouverture de la session ordinaire du conseil national du FNA pour «revendiquer le départ de Moussa Touati et la restitution de leurs fonds consacrés à la campagne électorale pour les législatives du 10 mai 2012». Avant le scrutin du 10 mai, «il a été convenu» avec les têtes de listes de payer des montants financiers variant d'une wilaya à une autre en fonction des sièges parlementaires proposés dans chaque wilaya dans le cadre du financement de la campagne du FNA, a-t-il fait savoir. S'agissant de la restitution des fonds utilisés pour la campagne électorale, le président du FNA a expliqué qu'il n'était pas habilité à toucher les fonds qui entrent dans la caisse du parti, invitant les concernés «à recourir à la justice pour trancher cette question». Aucun membre du conseil ou du bureau nationaux n'a été interdit d'assister à la session ordinaire du conseil national du FNA, a affirmé M. Touati, appelant les contestataires à débattre des questions qui intéressent le parti «conformément aux statuts du FNA et non pas dans les coulisses». Neuf membres du bureau national du FNA, qui en compte onze, avaient signé un communiqué, dont notre journal a reçu une copie, appelant à «la tenue d'un congrès extraordinaire» conformément à l'article 43 des statuts du parti, à «la restitution des fonds à leurs propriétaires» et à la présentation du rapport financier et moral. Dans une déclaration, Abdelkader Driham, représentant des membres du bureau national, qualifiés de «dissidents», a souligné que leurs revendications intervenaient suite à la mauvaise gestion des affaires du parti durant les cinq dernières années, notamment en ce qui concerne les agissements individuels du président du parti. Jusqu'à présent, les membres du conseil national «ont collecté 140 signatures sur 207 pour la tenue d'une session extraordinaire», a indiqué M. Driham qui estime que le quorum légal est atteint. Le dossier relatif à cette demande a été déposé auprès des services du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, a-t-il précisé. Concernant les «agissements individuels du président du parti», il a relevé la non tenue, par le bureau national du parti, de réunions depuis une année. Il s'est interrogé, à ce propos, sur l'utilité de l'existence de ce bureau qui, selon lui, n'est pas consulté sur les questions intéressant le devenir du parti y compris l'adhésion du FNA à ce qui est appelé «le front politique pour la sauvegarde de la démocratie» qui appelle au boycott de l'actuel Parlement.