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Désillusion de la population algérienne
Publié dans La Nouvelle République le 08 - 07 - 2012

Comment ne pas se remémorer les promesses des dirigeants politiques algériens de 1963 à 2012 qui ont présidé aux destinées du pays au nom de la légitimité historique – encore – quand certains évoquaient récemment, mais sans concrétisation sur le terrain politique, la fin de l'Etat de la mamelle, puis celle de la légitimité révolutionnaire et que l'Algérie allait devenir le paradis sur terre et le Japon de l'Afrique. Jamais, malgré des dépenses colossales, la fête de l'indépendance n'a été fêtée en Algérie dans une si totale indifférence, où nous avons assisté, d'un côté, les autorités à huis clos dans l'autosatisfaction, et de l'autre côté, la population indifférente. Bien que cette modeste contribution porte sur l'économique, la question qui se pose est la suivante : la société algérienne n' a-t-elle pas besoin d'une analyse beaucoup plus psychanalytique qu'économique pour comprendre les contradictions des politiques socio- économiques ?
L'Algérie de 2012 : une économie sous perfusion de la rente Cinquante ans d'indépendance politique, nous ne pouvons pas ne pas reconnaître le décalage qui existe entre les potentialités que recèle l'Algérie, et elles sont énormes, et le niveau de développement proprement dérisoire que le pays a atteint après plusieurs décennies d'indépendance. L'entrave principale au développement en Algérie trouve son explication en l'entropie et une gouvernance mitigée. Le pouvoir actuel est-il conscient des importants bouleversements géostratégiques qui s'annoncent dans notre région, qui auront un impact sur la société algérienne? N'est-il pas tétanisé par ces bouleversements? Ne vit-il pas de l'illusion des années 1970 en dépensant sans compter sur la base d'un cours de pétrole entre 110/120 dollars, 480 milliards de dollars entre 2004/2013 au titre de la dépense publique sans contrôle réel tant politique qu'institutionnel ? Selon le rapport MENA, l'Algérie dépense deux fois plus pour avoir deux fois moins de résultats par rapport à des pays similaires, traduisant une corruption socialisée et la mauvaise gestion. Selon le rapport du 2 juillet 2012 de la Banque d'Algérie, les réserves de change sont estimées officiellement à 182,2 milliards de dollars fin 2011 dont 148,33 milliards de dollars, 81,40%, placés à l'étranger, répartis entre les Etats-Unis et l'Europe. Outre la problématique du rendement, n'est-ce pas une illusion monétaire, une richesse virtuelle provenant des hydrocarbures ? En moyenne 80% du produit intérieur brut, de la fiscalité directement et indirectement provient des hydrocarbures, 98% des recettes en devises et important 70/75% des besoins des ménages et des entreprises publiques et privées dont le taux d'intégration ne dépasse pas 15%. Le taux de chômage est alarmant, touchant plus les jeunes et paradoxalement les diplômés, que voilent les emplois improductifs. Et ce, avec une dominance de la sphère informelle liée à la logique rentière qui contrôle 65% des segments des produits de première nécessité, 40% de la masse monétaire en circulation, jouant à court terme comme soupape de sécurité mais étant un frein au développement à moyen terme. Le taux d'inflation dont la compréhension doit lier les relations dialectiques entre le modèle d'accumulation, la répartition du revenu et le modèle de consommation par couches sociales avec une concentration excessive et croissante du revenu national (via la captation de la rente des hydrocarbures) au profit d'une minorité de couches rentières, est largement supérieur au taux officiel déjà élevé du fait de versements de salaires sans contreparties productives (masse monétaire en croissance) afin de calmer transitoirement le front social. Une analyse objective doit mesurer la corrélation entre la dépense et les impacts : pour preuve, 560 milliards de dollars de recettes de Sonatrach (non compris les recettes hors hydrocarbures) entre 2000 et juin 2012, dont il convient de dresser le bilan. Malheureusement, le constat est amer : l'Algérie entre le 5 juillet 1962 et le 5 juillet 2012 est en plein syndrome hollandais, analyse partagée par la majorité des rapports nationaux et internationaux. Il y a la rente : pour preuve, depuis trois mois, l'Algérie est presque sans gouvernement et cela fonctionne comme par le passé. Une mentalité culturelle déconnectée des bouleversements médiatiques mondiaux Les étrangers à travers le travail de leurs ambassades, connaissant parfaitement la situation réelle de l'Algérie. Dès lors, pourquoi des achats par le pouvoir en ce mois de juillet 2012 de pages publicitaires tapageuses à coup de millions de dollars au moment où des responsables demandent à la population algérienne l'austérité? Car ces publicités souvent contreproductives n'engagent nullement la rédaction des journaux et l'erreur de l'agence de presse officielle algérienne - APS - est d'avoir induit en erreur l'opinion algérienne en mentionnant interview au lieu de publicité. La protestation des journalistes du quotidien français le Monde envers le pouvoir algérien, se réservant le droit de poursuites judiciaires s' il n'est pas fait mention - publicité - (ce qui a constitué un mini-scandale international, nuisible à l'image de l'Algérie) qui a payé 16 pages publicitaires reproduites également dans d'autres quotidiens en Angleterre et aux USA, l'attestent. On ne doit pas confondre interview qui engage la rédaction de tout journal et publicité payante qui constitue un monologue d'autosatisfaction de ceux qui ont payé. Cela signifie que le pouvoir dialogue avec lui-même. Il aurait été plus productif d'inviter la presse algérienne et les correspondants étrangers à un débat avec les ministres concernés, ce qui aurait eu un large impact médiatique. Or il semble que nos responsables soient déconnectés de la réalité, n'ont pas compris les mutations technologiques modernes et croient qu'avec l'argent on peut tout acheter. Les régimes Ben Ali en Tunisie, Moubarak en Egypte, Kadhafi en Libye, et bien d'autres dirigeants africains, notamment, en ont fait les frais. Pour ma part, et très modestement, j'ai contribué à faire connaitre l'histoire de l'Algérie depuis la période des Numides, IVe siècle avant J.-C. à la période romaine, de la période du kharidjisme à la dynastie des Almohades, l'occupation espagnole et ottomane, la colonisation française de 1830 à 1962, du nationalisme algérien à la révolution du 01 novembre 1954, la période 1962/2012 et les perspectives de l'Algérie, face aux enjeux géostratégiques mondiaux horizon 2015/2020. Ces contributions, en tant qu'expert et professeur d'université, sont parues tant au niveau international qu'au niveau national dans plusieurs contributions dans des magazines et sites internationaux , sans oublier la presse et les sites algériens qui n'ont rien à envier à l'international, ainsi que plusieurs commentaires reprenant ces analyses dans des radios et télévisions internationales francophones, arabophones et anglophones. Un divorce croissant Etat/citoyens La population algérienne désabusée par tant de promesses non tenues traverse une névrose collective. Bien que cette modeste contribution porte sur l'économique, la question qui se pose est la suivante : la société algérienne n'a-t-elle pas besoin d'une analyse beaucoup plus psychanalytique qu'économique ? Or le contrat qui lie tout Etat à sa population doit reposer sur la confiance. Ce qui explique que les 50 ans d'indépendance de l'Algérie, ont été fêtés dans l'indifférence de la majorité de la population algérienne confrontée à la dure réalité quotidienne qui ne comprend pas le pourquoi de ces dépenses somptueuses alors que la misère s'accentue. En voulant donner un bilan euphorique, déconnecté des réalités, et en plus sous forme de publicité en ignorant les médias nationaux, publicité payante par le contribuable algérien, car les hydrocarbures sont sa propriété, ceux qui sont en charge de la communication du pouvoir ont commis une faute très grave, ternissant l'image de l'Algérie, oubliant que nous sommes à l'ère d'Internet. Les images des télévisions internationales interviewant des citoyens algériens désabusés ont largement annihilé cette publicité désastreuse à l'international. Cela ne signifie pas que les Algériens n'aiment pas leur pays, ne sont pas fiers de l'indépendance acquise par d'importants sacrifices. Ils attendaient le changement annoncé souvent mais qui ne vient toujours pas, assistant à des replâtrages qui ne peuvent que conduire au suicide collectif. Dans 25 ans, avec 50 millions d'habitants, les Algériens seront sans hydrocarbures. Cette indifférence reflète le divorce Etat/citoyens. Le pouvoir a-t-il tiré les leçons des élections du 10 mai 2012 qui ont vu une très forte démobilisation populaire, où abstention, non-inscrits et bulletins nuls représentant 75% de la population en âge de voter ? Et pourtant, le peuple algérien par un langage de vérité, en le considérant, est capable de miracles pour peu que des réformes structurelles aient lieu, liant démocratie tenant compte de notre anthropologie culturelle et développement au sein d'un espace plus intégré, le Maghreb, plus globalement l'Afrique du Nord, pont entre l'Europe et l'Afrique.

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