Des professionnels et des experts du sport et de son environnement économique et juridique ont commencé à présenter leurs analyses sur le marketing sportif appliqué en Algérie, lors des 4es journées internationales sur le marketing sportif qui ont débuté hier à Alger. Cet évènement, organisé par la société algérienne RH International Communication sous le thème : «Enjeux et grands défis du marketing sportif de demain», a pour objectif, selon les organisateurs, «de présenter les clefs du marketing sportif et de ses perspectives en Algérie». Des experts et des spécialistes nationaux et internationaux animeront, à l'occasion de ce rendez-vous annuel, des conférences débats sur les différentes stratégies des clubs sportifs, annonceurs, médias et agences de communication et de marketing. Il sera également l'occasion de convaincre et sensibiliser les professionnels et gestionnaires du monde sportif sur les questions qui caractérisent le fonctionnement de cette branche de la communication sportive. «Les experts présents ici, notamment étrangers, veulent tester le marché algérien, voir ce que pèse le marketing sportif en Algérie et ce qu'il va devenir demain», a déclaré à l'APS, le directeur général de RH International Communication, Rachid Hessas. M. Hessas a expliqué, par ailleurs, que «parler de marketing sportif veut dire qu'il y a une communication au sein du mouvement sportif, or l'absence des dirigeants des clubs professionnels de football aujourd'hui signifie qu'on tourne le dos à la communication». Plusieurs conférences sont prévues au cours de ces 4es journées internationales sur le marketing sportif et parmi les sujets débattus figurent, entre autres : le marketing sportif, réalités actuelles, problématiques, perspectives et enjeux, le marché des droits sportifs en France, la protection des actifs immatériels préalable à toute démarche de marketing sportif ainsi que les Jeux olympiques 2012 de Londres au banc d'essai. Cette dernière conférence sera présentée par l'ancien champion américain de rugby, William Jefferson, qui présentera une étude de l'impact et de l'efficacité du sponsoring durant la période 2011-2013. De son côté, l'enseignant-chercheur universitaire Mustapha Bougadou, collaborateur au MJS, a indiqué que la notion de management et de marketing a été introduite dans les instituts de sports en Algérie dans les années 1980, alors que dans le monde anglo-saxon, elle a fait son apparition à la fin du 19e siècle et début du 20e siècle. «Le marketing est un art de la vente, une technique de la vente, une science de la vente et si vous ne la mettez pas en pratique, alors vous n'êtes pas professionnel et vous n'êtes pas manager», a-t-il signalé. Pour M. Bougadou, «le marketing sportif en Algérie est toujours en période de balbutiements. Il y a des expériences heureuses et malheureuses». «Le point faible du marketing en Algérie, notamment sportif, réside dans l'absence d'études et de recherches pouvant évaluer le chemin parcouru, ce qui fait qu'il y a des expériences qui se répètent car nous ne savons pas capitaliser les anciennes expériences», a-t-il encore estimé. Evoquant le cas du football qui va entamer sa 3e année de professionnalisme en Algérie, l'enseignant-chercheur a regretté que «les clubs passent professionnels mais attendent toujours l'aide de l'Etat». «Quand vous êtes pros, vous êtes autonomes, vous êtes une société et vous jouez le jeu de la commercialité du marketing moderne : vous avez votre propre finance, votre propre caractère managérial», a-t-il expliqué. Même son de cloche chez Kourad Mourad, enseignant-chercheur universitaire et collaborateur au MJS, qui a regretté que «les clubs professionnels, qui sont des sociétés à capitaux, traversent des crises multiformes et dépendent toujours de l'aide publique». Prévues initialement sur deux jours (lundi et mardi), ces journées internationales sur le marketing sportif devraient être réduites à une journée seulement en raison de l'absence de quelques participants, des principaux concernés notamment les dirigeants des clubs des Ligues 1 et 2 de football ainsi que du public. «Si ça continue ainsi, de tels espaces risquent de disparaître, les gens ne sont pas intéressés, c'est un peu regrettable», a déploré M. Hessas qui songeait à clôturer les débats en fin de journée d'hier. «Je crois que dorénavant, nous organiserons ces journées toutes les deux années. Pourtant, c'était très bien médiatisé», a-t-il conclu, quelque peu dépité.