C'est à Kuala Lumpur, lors de la conférence mondiale du gaz, tenue début juin, qu'a été faite l'annonce du forage, par l'Algérie, du premier puits d'exploration de gaz de schiste, dans le bassin de l'Ahnet, au sud d'In Salah. Le directeur central des associations de Sonatrach, Kamel-Eddine Chikhi, a fait savoir, à cette occasion, que l'estimation du potentiel du sous-sol est très encourageante. Le premier forage doit permettre de mieux connaître les données sur ces réserves et aider à choisir les techniques de forage. Mercredi 12 juillet, lors de la présentation du bilan d'activités de Sonatrach durant le premier semestre de l'année 2012, le PDG du Groupe, Abdelhamid Zerguine, a affiné l'information donnée par son subalterne : des réserves de 600 trillions de m3 de gaz de schiste («quatre fois les réserves actuelles du pays») ont été révélées sur une superficie de 180 000 km2 et avec un taux de récupération de 20%. «L'avenir de Sonatrach dépendra du résultat d'exploitation du gaz de schiste», estime Abdelhamid Zerguine. Sonatrach compte développer les réserves de gaz de schiste en partenariat avec le groupe anglo-néerlandais Shell et l'américain Exxon Mobil. Des accords similaires ont été conclus avec l'italien Eni et le canadien Talisman. L'action est inscrite dans le programme prévisionnel 2012-2016 de Sonatrach. Et l'impact environnemental ? Est-il exagéré par les écologistes, comme le pensent les pro-gaz de schiste ? Le principal argument de ces derniers est l'isolement et l'éloignement des zones à prospecter. Le coût élevé de production semble, par contre, faire l'unanimité. Il manque un débat autour de toutes les questions soulevées par l'exploitation du gaz de schiste en Algérie.