On le saura désormais, adresser un affectueux «fucking black cunt» à un adversaire sur un terrain de football ne vous coûtera rien. C'est le verdict rendu vendredi par la Cour des magistrats de Westminster à Londres après cinq jours de procès et plusieurs mois de polémique opposant le défenseur de Chelsea, John Terry, à l'avant-centre des Queens Park Rangers, Anton Ferdinand. Souvenez-vous, le 23 octobre dernier, lors d'une opposition entre les Blues et les Hoops en Premier League (victoire des Queens 1-0), le second avait publiquement accusé le premier de lui avoir balancé une insulte à caractère raciste. L'international anglais n'a pas démenti ses propos mais s'était toutefois défendu de tout acte xénophobe. Le football anglais en a pâti Plus que l'image de John Terry qui en a pris un sacré coup, c'est le football anglais qui s'en est retrouvé particulièrement secoué. Le joueur avait déjà été affecté par une première décision de Fabio Capello, le sélectionneur des «Three Lions», qui lui avait retiré momentanément le brassard de capitaine en sélection suite à la révélation de ses rapports extraconjugaux avec l'ex-épouse de son coéquipier Wayne Bridge. L'affaire de supposé racisme, elle, avait conduit l'instance fédérale anglaise à faire de même avec lui. Une décision que le sélectionneur italien a qualifié d'ingérence ou encore d'«insulte à (son) autorité» et qui l'a conduit à abandonner les rênes de la sélection anglaise en février dernier. Passé ce séisme footballistico-social, et après des mois de controverses qui auront vu John Terry se traîner un beau portrait de «queutard ségrégationniste», la justice londonienne a enfin tranché, «La Cour n'est pas là pour décider si John Terry est raciste. Elle doit décider s'il a utilisé les mots «fucking black cunt» comme une insulte, ce qui a été rapporté par Anton Ferdinand dont le témoignage n'est pas remis en question. Mais personne d'autre n'a pu confirmer ces dires. John Terry affirme qu'il n'a pas pensé insulter lorsqu'il a dit ces mots et personne ne peut mettre en doute sa parole. La Cour est obligée de le reconnaître non coupable.» Vous l'aurez compris, puisqu'aucune parole – si ce n'est la sienne – n'aurait pu statuer sur le véritable sens des mots «put... de cha... noire», et bien John Terry s'en retrouve blanchi, sans vilain jeu de mot, bien sûr...