A sa deuxième conférence de presse, hier, organisée cette fois-ci à la Résidence des Oliviers, à El-Biar, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, ne s'est pratiquement prononcé sur rien d'important. Faisant le point de ses deux jours passés à Alger, il a réitéré les objectifs de sa visite, lesquels expriment la volonté de l'Algérie et de la France d'impulser un nouvel «élan» à leurs relations bilatérales et d'aboutir à un «partenariat d'exception». «Je crois que ces objectifs sont pleinement atteints», a-t-il déclaré. Evoquant ses entretiens avec le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, les présidents des deux Chambres du Parlement et son homologue Mourad Medelci, sur la base d'un seul mot d'ordre : objectivité, proximité et amitié, le ministre français a assuré que «nous allons pouvoir faire beaucoup de choses ensemble», chose qu'il a dit avoir ressenti. Soulignant, encore une fois, que sa visite intervient dans un contexte particulier, coïncidant avec le cinquantenaire de l'Algérie et l'élection d'un nouveau président français, M. Fabius a expliqué que le côté français et le côté algérien «ont passé en revue» les relations bilatérales, en estimant que des avancées sont constatées et d'autres en perspective. En ce sens, il expliquera que concernant le dossier des archives, il sera complété prochainement. Pour le dossier défense, il a indiqué que le texte daté de 2006 qui n'a pas pu être ratifié passera prochainement en Conseil des ministres pour l'être. S'agissant du dossier économie, le ministre français des AE a estimé que «le travail est largement entrepris», en donnant l'exemple de Renault et Lafarge, et de l'industrie de la pétrochimie. Pour ce qui est de la circulation des personnes, et ce, pour les deux peuples, certains progrès sont à faire, selon lui. A cet effet, il a déclaré que le ministre de l'Intérieur français, Manuel Valls, sera à Alger prochainement pour justement l'étude de ce dossier. Par ailleurs, il a tenu à clarifier «des analyses erronées», selon lui, faites par les médias à propos du Mali, en soulignant : «Il y a pas de convergence entre nos analyses et celles de la partie algérienne, seulement, il y a des problèmes à traiter de manière politique et d'autres, comme le terrorisme, à traiter de la manière qu'il convient.» Sur le dossier du Sahara Occidental, M. Fabius a bien souligné que la position de la France est celle prise par les Nations unies, en ajoutant que «nous sommes favorables à tout ce qui peut rapprocher l'Algérie et le Maroc». Concernant la situation en Syrie, il a accusé d'emblée le régime d'Al-Assad d'être responsable du drame syrien. «C'est le régime de Bachar Al-Assad qui a déclenché tout cela», a-t-il accusé. Selon lui, et devant cette «exaction considérable, une résistance se dresse». Il conclut : «Outre ce drame syrien, il y a un risque qu'une guerre confessionnelle éclate. C'est pour cela, que nos efforts vont vers une solution politique pour garder l'intégrité de la Syrie.»