Le régime syrien "finira par tomber sous le poids de ses crimes", a estimé lundi le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius lors de sa première visite à Berlin. "Il y a eu tellement d'exactions", a-t-il souligné. "Aucune solution durable n'est possible tant que M. Assad sera aux responsabilités", a ajouté M. Fabius, lors d'une conférence de presse commune avec son homologue allemand Guido Westerwelle. Interrogé sur les divergences franco-allemandes concernant la possibilité d'une intervention militaire en Syrie, Laurent Fabius a souligné que "le point central", selon la France, était que "toute action menée ne peut être que dans le cadre des Nations unies". "Les modalités (d'action en Syrie) doivent être définies par les Nations unies", a-t-il dit, soulignant que "au Conseil de sécurité, les décisions sont difficiles puisque les Russes et les Chinois ont affirmé leur opposition sur telle ou telle décision". "Les modalités choisies dépendront de l'évolution de la situation et du comportement de M. Assad lui-même", a-t-il affirmé. M. Westerwelle a souligné pour sa part que le gouvernement allemand "partageait à 100%" la colère exprimée par le président français lorsqu'il a évoqué la semaine dernière la possibilité d'une intervention militaire en Syrie sous mandat de l'ONU, qui est clairement rejetée par Berlin. "François Hollande a exprimé sa colère sur la violence et l'injustice en Syrie", a estimé le ministre allemand. Berlin "souhaite une solution politique", a-t-il rappelé, tout en précisant que l'Allemagne était favorable à augmenter la pression internationale sur le régime de Damas. "Personne ne doit étendre une main protectrice au-dessus du régime" de Bachar al-Assad, déclaré M. Westerwelle, semblant désigner la Russie, mais sans la nommer.