Les terroristes islamistes liés aux groupes Ansar Dine et Mujao ont fait main basse sur le nord du Mali. En plus de l'application par la force de la charia, loi islamique, ils ont interdit aux habitants de quitter cette région. Dans une déclaration à une station de télévision pro-islamique, les terroristes ont menacé les pays qui participent à une offensive militaire dans le nord du Mali. «Nous avons des dizaines de bombes humaines prêtes à exploser dans les capitales des pays qui participent à une action militaire au Mali» a menacé un chef du Mujao. Pour empêcher les citoyens de cette contrée de fuir, les islamistes ont déclaré sur les ondes des radios locales qu'ils ont placé des mines antipersonnel dans toutes les zones de la région de Gao. «Nous conseillons à la population de ne circuler que sur les voies principales», a lancé un membre du Mujao. Selon des habitants de Gao, Iyad Ag Ghali chef d'Ansar Dine est arrivé en ville jeudi dernier, à la tête d'un convoi de plus de 60 véhicules équipés en armements et munitions et a aussitôt rencontré les différentes factions pour faire cesser les tensions. Les terroristes d'Ansar Dine et de la Mujao contrôlent le nord du Mali après avoir chassé les troupes séparatistes des mouvements touaregs. Ces derniers ont été aperçus non loin de la ville de Gao, qu'elles ont abandonnées jeudi dernier, alors que celles qui ont quitté la ville de Tombouctou se trouvent non loin de la frontière avec la Mauritanie. De même, des sources locales signalent des accrochages sporadiques entre les combattants du MNLA et ceux des groupes islamiques près de la ville de Gao, sur l'axe reliant la zone de Tarkent et l'Etat du Niger voisin. Le Mnla qui, par la voix de son porte-parole Moussa Ag, dit s'apprêter pour la contre-offensive sur l'ensemble du territoire de l'Azawad. Selon des sources dignes de foi, un citoyen de Tombouctou accusé d'avoir bu de l'alcool a reçu lundi quarante coups de fouet donnés par des membres du groupe islamiste Ansar Dine (défenseurs de l'islam). Ce dernier contrôle cette ville du nord du Mali où il impose la charia (loi islamique). Un homme et une femme de Tombouctou accusés d'avoir eu un enfant sans être mariés ont reçu cent coups de fouet chacun, donnés par des membres d'Ansar Dine, le 20 juin. Ces derniers ont, en outre, détruit tous les débits de boisson de la ville. Ansar Dine a également démoli la majorité des mausolées des saints musulmans de Tombouctou, ancien haut-lieu intellectuel et culturel du Sahara, provoquant l'indignation au Mali même et à l'étranger. Dans une autre des grandes villes du nord du Mali, sous leur contrôle, les islamistes d'un autre groupe armé, le Mouvement pour l'unicité du Jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) ont aussi brûlé le mois dernier des cartons de cigarettes. A Bourem, également dans le Nord, ils ont fouetté des fumeurs. Les islamistes du Mujao avaient empêché des jeunes de jouer au football et de regarder la télévision, ce qui avait provoqué de violentes manifestations anti-islamistes. Trois régions administratives du nord du Mali, Tombouctou, Gao et Kidal, sont sous le contrôle des groupes islamistes radicaux Ansar Dine et Mujao, alliés d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).