Avec ses trois ensembles naturels, la plaine centrale, les monts du Dahra et l'Ouarsenis, lesquels lui assurent une production polyvalente, l'agriculture dans la wilaya de Aïn Defla demeure, incontestablement, le principal créneau économique créateur de richesses. Les mesures appropriées mise en œuvre dans le cadre de la politique de renouveau agricole et du lancement du contrat de performance ont permis à la wilaya de Aïn Defla d'atteindre des indicateurs de croissance appréciables. Pour les initiés, la réussite de l'agriculture dans cette wilaya, comptant 23 communes rurales (sur un total de 36), est le résultat de la présence de trois facteurs, en l'occurrence la qualité de la terre, la disponibilité de l'eau ainsi que la maîtrise des méthodes de culture. «Avec un volume total de production agricole annuel avoisinant les 1,5 million de tonnes et un chiffre d'affaires agricole de 76 milliards de dinars, l'agriculture constitue assurément le pôle par excellence de la wilaya de Aïn Defla», relève le directeur des services agricoles de la wilaya (DSA), Boudjemaâ Zerrouk. L'autre indice révélateur, selon M . Zerrouk, a trait au taux de croissance de la wilaya qui de 13 % il y a 15 ans est passé à hauteur de 27 % en 2011. Evoquant l'importance stratégique de l'agriculture, le DSA de Aïn Defla a rappelé que le président de la République avait, à la faveur de son discours de février 2009, mis en exergue le rôle que doit jouer l'agriculture en matière de «sécurité alimentaire et de croissance économique du pays». Mise en œuvre des programmes de développement : des impacts indéniables. Le premier responsable de l'agriculture dans la wilaya a affirmé que l'impact de mise en œuvre des différents programmes de développement au niveau de la wilaya est multiforme, avec, de surcroît, des retombées positives sur divers domaines. Dans le domine de l'emploi notamment, cet impact s'est caractérisé par la création de 46 000 emplois (dont 8 000 permanents), réduisant ainsi le taux de chômage, lequel est passé de 30 % en 2000 à 11 % en 2010. La productivité n'est pas restée en marge de l'impact de mise en œuvre des programmes de développement, ajoute le DSA, dans la mesure où, a-t-il avancé en guise d'argumentation, les rendements des céréales sont passés de 12 q /ha en 2000 à 21 q/ha en 2011. Autre indice révélateur de la bonne santé du secteur de l'agriculture dans la wilaya de Aïn Defla, la mise à niveau de plus de 4 000 exploitations agricoles, soit 16,3 % de la totalité des exploitations agricoles, «afin de travailler sur les normes internationales en matière de production agricole», a assuré la même source. Abordant le domaine de l'irrigation, le premier responsable de l'agriculture au niveau de la wilaya a, chiffres à l'appui, indiqué que celui-ci n'est pas resté en marge de ce «contexte favorable» puisque passant durant le même laps de temps (2000-2011) de 27 500 ha à 40 000 ha. La pomme de terre ou la part de lion de la production agricole Relevant que près de la moitié (48 %) du volume total de production agricole de la wilaya est consacrée à la pomme de terre, M. Zerrouk a mis en exergue le fait que Aïn Defla assure plus de 40 % de la production nationale de pomme de terre, occupant par la même occasion la deuxième position à l'échelle nationale en termes de valeur économique. «Le rendement de la pomme de terre est actuellement de l'ordre de 314 q/ha alors que 10 ans plus tôt, il tournait autour de 200 q/ha. Cela atteste incontestablement des efforts déployés en la matière», a-t-il fait remarquer. La production de la pomme de terre durant les 3 dernières campagnes a été de 1 671 745 tonnes, selon M. Zerrouk. e dernier a toutefois fait remarquer que si pour l'écrasante majorité de la population, Aïn Defla rime avec pomme de terre, il ne faut absolument pas que le tubercule constitue un obstacle voire un frein pour le développement d'autres filières à l'instar, a-t-il indiqué en guise d'illustration, de celle inhérente à la production de viandes blanches. «En 2011, la commune de Bir Ould Khelifa a été classée première au niveau national en production de viandes blanches», a fait remarquer le DSA, relevant que la wilaya de Aïn Defla n'a pas encore exploité toutes les potentialités dont elle dispose. En guise de perspective, le DSA de Aïn Defla a indiqué que ses services tablent sur une production de la pomme de terre de l'ordre de 5 096 000 tonnes à l'horizon 2014 au moment où ils espèrent celle inhérente aux céréales atteindre les 2 300 000 tonnes pour la même échéance. L'agriculture a métamorphosé la région Considérée par d'aucuns comme étant la plus grande région agricole du pays, la wilaya de Aïn-Defla, recelant d'importantes potentialités, réalise des résultats probants. «Il est indéniable que l'agriculture a métamorphosé la région. Grâce à la pomme de terre et à force de persévérance et de surpassements, de simples agriculteurs sont, en l'espace de quelques années, devenus riches, employant par la même occasion des dizaines de travailleurs», témoigne Aâmi Ali, un agriculteur septuagénaire étalant ses produits dans le marché de la ville. Selon lui, les agriculteurs de Aïn Defla ont les premiers temps tenté de «copier» leurs homologues de Mascara, région longtemps considérée comme étant le «fief» de la pomme de terre en Algérie, ajoutant que l'exploitation du tubercule avait été introduite dans la région dans les années 70 du siècle dernier. Affirmant que l'économique doit prendre le dessus sur toute autre vision, le directeur de la Chambre d'agriculture de la wilaya de Aïn Defla, Djalali Hadj, a, pour sa part, indiqué que les capacités d'exportation des produits vers les marchés internationaux existent. «Le terme international ne veut pas dire forcément l'Europe. Il ne faut pas perdre de vue qu'il y a les marchés arabes et d'Afrique», a-t-il précisé, ajoutant que l'exportation doit se faire dans un cadre étudié.