Batna a vécu les 29 et 30 juillet puis le 1er août des coupures répétées de l'énergie électrique, ce qui a provoqué une réaction immédiate des citoyens notamment dans les quartiers de Bouakal et Taméchit et dans les localités d'El-Madher et N'gaous. Les citoyens ayant cru à des délestages volontaires de la SDE, un groupe d'une vingtaine de citoyens de Bouakal (en fait des commerçants craignant le dépérissement de leurs produits) s'est même présenté de nuit au siège de la SDE (ex-Sonelgaz). S'agissant de coupures techniques involontaires et non pas de délestages, le directeur de la Société de distribution de l'électricité et du gaz Kouache Mohamed Salah a tenu à fournir des explications objectives à l'opinion publique locale dans une conférence de presse organisée jeudi. «La SDE n'a procédé à aucun délestage, à l'exception de Barika, l'autre semaine, et les coupures enregistrées à Batna sont exclusivement d'ordre technique et totalement indépendantes de la volonté des responsables et des équipes de la SDE», a notamment déclaré le directeur de la SDE aux représentants de la presse. Les trois coupures d'électricité (trois nuits de suite) seraient donc le fait exclusif d'une surconsommation par rapport au volume de production, ce qui a provoqué inévitablement des interruptions de la continuité du service technique. Ces coupures s'expliquent donc ainsi selon le directeur de la SDE : le 29 juillet après le f'tour – période de pic de la consommation — le poste principal de distribution en haute tension (Batna-sud) s'est arrêté de lui-même en raison de la surcharge. Ce poste de distribution alimente le tiers de la ville de Batna. Les équipes techniques de la SDE – mises en situation d'astreinte et de mobilisation permanente — ont procédé au rétablissement de l'électricité par tronçons. Le 30 juillet, ce fut une rupture d'un câble qui a lâché de par le poids de la surcharge, provoquant la coupure au niveau des cités populeuses de Bouakal, Taméchit, Kéchida, cité AN-Nasr et parc à fourrage lequel souffre depuis cinq années. A propos de ce câble, le directeur de la SDE a précisé à la presse qu'il avait fait l'objet il y a un mois d'une agression de personnes. Quant aux coupures du 1er août, il y a eu carrément absence de tension durant 17 minutes suite à la rupture de distribution de la ligne de haute tension (Batna-Sud). La SDE : «Meilleure qualité en 2013» Pour remédier à cette situation que les citoyens de Batna n'ont pas la faculté de comprendre, la SDE a réalisé la jointure de cette ligne de haute tension d'une capacité de 60 000 kilowatts avec le réseau de Biskra qui en fonctionnant ainsi en boucle a permis d'absorber le trop-plein de charges électriques. Le directeur de la SDE Kouache Mohamed Salah a indiqué aux représentants de la presse que trois mesures d'urgence ont été décidées sur le terrain, à savoir cette connection de la ligne haute tension avec le réseau de Biskra, l'espoir de voir les ménages (familles) réduire leur consommation en s'astreignant à un comportement civilisé et, enfin, la mise en place et l'exploitation du nouveau post e-transfo du quartier Parc à fourrage. Ce poste d'une capacité de 80 mégawatts a tardé à être concrétisé, en raison de litiges sur les parcelles de terrains choisies pour l'implantation des cabines. Des oppositions de citoyens de ce quartier érigées en prétextes d'atteinte à leurs propriétés privées, soit une multitude de confusions entretenues à Batna, ont bloqué ces dernières années le bon sens et l'intérêt général et c'est la SDE qui est retardée et les citoyens qui pataugent dans des problèmes qui auraient dus être dépassés depuis fort longtemps. Car c'est bien cette difficulté foncière à disposer de petites surfaces pour l'implantation de cabines de 20 m2, nécessaires pour les nouveaux postes transfo de la SDE qui a constitué le handicap majeur pour la continuité de l'exécution par la société SDE de son programme de développement et d'investissement. C'est pourquoi le wali de Batna El Hocine Mazouz s'est réuni jeudi avec le DG de la SDE Kouache Mohamed Salah, accompagné de son proche collaborateur M. Zimouche, pour décider ensemble des mesures pratiques à mettre en œuvre et en urgence. Ainsi, le wali a ordonné à l'APC de mettre à la disposition de la SDE douze parcelles foncières pour y implanter sans tarder les douze postes tranfos à travers les quartiers de la ville (cabines). L'APC a été instruite de prendre en charge sur son budget l'aménagement de cinq cabines et le reste, soit sept cabines, demeurera à la charge de la SDE. Le directeur de celle-ci a insisté lors de sa conférence de presse sur la nécessité de la rénovation d'autres postes tranfos, déjà prévue dans le programme de la société. Car le problème des coupures de courant électrique ne se pose pas seulement à Batna, devenue désormais une métropole régionale, plusieurs localités de la wilaya sont dans le besoin d'une consolidation des équipements de distribution de l'électricité : El Madher ( 3 postes en création), Chemora (3 postes programmés), Sefiane (3 postes prévus en plus d'une étude de restructuration du réseau local), Ouled Ammar (bénéficie chaque année d'un programme), etc. Pour Batna, les 12 postes transfos règleront une fois pour toutes les chutes de tension. Tout en cherchant à dégager toute responsabilité de la SDE dans la survenue des récentes coupures, le directeur de la société région de Batna s'est montré confiant en l'avenir. «En 2013, Batna et les autres localités de la wilaya auront une meilleure qualité de service. Mais en attendant, il est demandé aux citoyens une meilleure collaboration et compréhension par le biais d'un changement de mentalité et de comportements visant à faire éviter les gaspillages en consommation d'énergie électrique et par le respect des consignes techniques.»