Annoncée comme un «verdict» qui en appellerait d'autres, la décision rendue par le tribunal pénal fédéral suisse de maintenir les poursuites engagées contre l'ancien ministre de la Défense, le général Khaled Nezzar, est, depuis quelques jours, en train de produire l'effet inverse. A savoir que les réactions condamnant vigoureusement cette décision inique qui s'apparente bien à un procès politique, se multiplient en Algérie. Des acteurs de premier plan de la société civile, à l'image de la Coordination nationale des enfants des Moudjahidine (Cnem), de la Commission nationale des droits de l'Homme de Farouk Ksentini, et des formations politiques comme le MPA d'Amara Benyounès, ont dénoncé cet acharnement judiciaire contre un symbole de l'Algérie résistante. Et cette tendance va crescendo, en montrant du doigt cette justice occidentale «à double vitesse» qui n'a jamais montré une telle promptitude pour poursuivre les vrais criminels de guerre à travers le monde, et dont les crimes sont avérés et établis, à commencer par les bourreaux de la Palestine, de l'Irak, l'Afghanistan, du Liban, de la Libye et tous les chefs terroristes qui ont endeuillé tant de pays, au premier rang desquels se trouve l'Algérie. Tous ont bien vu dans cette décision les relents des vieilles conjurations anti-algériennes et craignent que celle-ci exploitent le subterfuge pour s'en prendre à l'Algérie, dans le sillage de cette campagne de destructuration qui s'abat sur le monde arabe depuis plus d'une année, après l'échec de toutes les tentatives de déstabilisation, et qu'elle donne lieu à une cabale politique plus vaste. Par ce mouvement de solidarité, les patriotes algériens veulent surtout faire savoir que l'affaire de Khaled Nezzar concerne tous les patriotes jaloux de la souveraineté de leur pays, d'où ces nombreuses interrogations sur le silence jugé «inexplicable» des instances officielles de l'Etat algérien sur cette affaire, alors qu'il s'agit ici d'une attaque frontale visant une institution névralgique de la République, et attentant ouvertement à l'honneur de la nation. Plus injustifiable et plus condamnable est l'attitude de certains titres de la presse nationale, qui se font –consciemment ou inconsciemment- le relais d'une juridiction étrangère aux desseins inavoués, jugeant ainsi normal qu'un tribunal improvisé s'adjuge le droit d'interpeller ou de poursuivre un compatriote, quand bien même ce dernier ne craint absolument rien pour lui.