Cela étant, il semble que l'issue fatale de l'affaire syrienne est programmée d'avance. Pendant ce temps, on procède au réglage de la machine, des arrangements de «l'après-Assad», bien entendu. Cette opération est effectuée sous la houlette d'un certain Steven Heydemann, «expert» sioniste des questions syriennes, comme rapporté par le site Foreign Policy dans un article daté du 20 juillet dernier et intitulé «Inside the quiet effort to plan for a post-Assad». Ce spécimen, auteur de plusieurs ouvrages sur la question juive, dirige le «projet» sioniste USIP (US Institute for Peace) financé par le State Department d'Hillary Clinton. Il s'érige donc en conseiller des «Amis de la Syrie», de la Ligue arabe, du CNS et de Kofi Annan et prépare activement le «jour d'après», sur le modèle, bien sûr, de ce qui s'est passé à Bagdad, Kaboul, Tripoli et autres lieux où la «détériocratie» sioniste s'est imposée. Ayant donc échoué à Damas, les Occidentaux ont tenté de rallier les Kurdes syriens en leur envoyant des représentants du clan Barzani (Kurdes d'Irak vendus aux Etats-Unis et au régime sioniste), mais l'opération n'a pas marché car la population kurde de Syrie est loyale, elle n'a pas de contentieux avec Damas. Devant ce nouvel échec, on a lancé une deuxième vague de mercenaires, contre Alep cette fois et en provenance de Turquie. Quoi qu'il en soit, Erdogan a déclaré qu'il ripostera à toute attaque transfrontalière kurde menée depuis la Syrie, comme si une telle attaque menaçait vraiment, et comme si ce qui est permis aux terroristes de l'ALS était interdit à d'éventuels combattants kurdes. On a là sans doute un nouveau prétexte d'intervention directe de la Turquie, donc de l'OTAN. Le Premier ministre turc, sûr de lui, a déjà annoncé que «Bachar Al-Assad et ses proches sont sur le départ». Dans cette série des prétextes, le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu a récemment accusé le gouvernement syrien de soutenir le Parti des travailleurs du Kurdistan, une organisation considérée comme terroriste par Ankara, rapporte Reuters. «Bachar al-Assad leur fournit des armes. Ce ne sont pas des spéculations, c'est un fait. Nous avons déjà pris des mesures nécessaires pour neutraliser cette menace», a déclaré le ministre sans entrer dans les détails. Les autorités turques ont déclaré à plusieurs reprises qu'ils ne permettront pas aux rebelles kurdes de s'installer tranquillement dans le pays voisin. Par ailleurs, Ankara a menacé d'introduire ses troupes sur des territoires où l'activité excessive des rebelles sera remarquée. Peu importe donc ce cirque diplomatique où l'on spécule à vau-l'eau, on va vers une évolution de style libyen, même si Assad a su résister plus que Kadhafi, même si la Russie a jusqu'à présent retardé le processus. On peut évidemment se tromper... ou croire aux miracles... (Suite et fin)