Echanges - Le président des Etats-Unis Barack Obama et le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan veulent «accélérer la transition politique» en Syrie et le départ de Bachar al-Assad. C'est ce qu'a affirmé hier la Maison Blanche après une conversation téléphonique entre les deux dirigeants. Ils auraient, en outre, évoqué «leur inquiétude grandissante vis-à-vis des attaques sans pitié du régime syrien contre son propre peuple», a-t-il été précisé de même source. Le président et le Premier ministre ont aussi «promis de coordonner leurs efforts pour aider le nombre de plus en plus important de Syriens déplacés, non seulement en Syrie, «mais aussi en Turquie et dans toute la région». Cette conversation entre deux proches alliés au sein de l'Otan a eu lieu alors que les rebelles syriens ont marqué un point hier, en prenant un poste de contrôle clé leur permettant d'acheminer renforts et munitions vers Alep, champ de bataille entre les insurgés et l'armée régulière. En s'emparant du poste de contrôle d'Adanane, les rebelles de l'Armée libre syrienne (ASL) s'assurent un passage dégagé vers la Turquie, où se trouvent leur quartier général. L'Iran a, pour sa part mis en garde la Turquie contre toute attaque en territoire syrien, affirmant que Téhéran ripostera «durement» pour venir au secours de son allié, a indiqué hier al-Watan, quotidien proche du pouvoir à Damas. «La Turquie a reçu au cours des dernières heures des mises en garde très fermes et le message suivant: «gare à vous si vous changez les règles du jeu», a indiqué le quotidien, citant un diplomate arabe non identifié. «Ankara se préparait, aux côtés des Etats-Unis, à intervenir militairement dans le dossier syrien en utilisant le dossier kurde comme un prétexte, mais l'Iran a mis fin aux rêves turcs», écrit al-Watan. La République islamique a informé Ankara que l'Iran réactiverait (le cas échéant) l'accord de défense commune signée avec la Syrie. Il s'agit d'une «réponse claire aux dernières menaces du Premier ministre turc», selon le diplomate. Recep Tayyip Erdogan a accusé le 26 juillet Damas d'avoir «confié» plusieurs zones du nord de la Syrie au PKK et prévenu qu'Ankara pourrait exercer son droit de poursuite à chaud en Syrie contre les rebelles kurdes de Turquie. Le diplomate arabe a précisé que «la Turquie s'est mise d'accord avec les Etats-Unis sur une intervention frontalière limitée dans le nord de la Syrie et notamment dans la province d'Alep en vue de créer une zone tampon». L'armée turque poursuivait d'ailleurs hier le renforcement de son dispositif à la frontière syrienne avec l'envoi de batteries de missiles, de chars et de véhicules de combat d'infanterie dans le sud du pays, selon l'agence de presse Anatolie.