La flamme olympique s'est éteinte à minuit, heure algérienne, au terme de la cérémonie de clôture transformée en immense concert hommage à la pop britannique. Le maire de Londres a transmis le drapeau à son homologue de Rio. Le Brésil a pu inviter le monde avec une séquence de samba et la présence de Pelé. Auparavant, les Jeux paralympiques se dérouleront à partir du 29 août. Les délégations ont quitté Londres. Elles sont rentrées dans leurs pays respectifs avec un goût d'inachevée pour certaines notamment, les Africains. Le résultat aurait pu être meilleur : trente-quatre médailles, dont onze en or pour ce continent. Mais il reste légèrement élevé par rapport à celui de 2000 à Sydney et à celui d'Athènes en 2004. La note est mauvaise pour les JO-2008 de Pékin. Cependant les pays d'Afrique de l'Ouest décollent de Londres avec zéro médaille ou presque. Trois pays n'ont pas déçu : l'Afrique du Sud, l'Ethiopie et le Kenya. Et l'Algérien Taoufik Makhloufi qui éclaire le pays avec la seule médaille d'or arrachée avec une extraordinaire démonstration d'intelligence et de force. Dans cette course planétaire, on retiendra que l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale n'ont pas aussi brillé. Deux médailles gagnées : l'argent pour le Gabonais Anthony Obame en taekwondo (une première pour le Gabon) et l'or pour l'Ougandais Stephen Kiprotich en marathon. «C'est le pire bilan des deux sous-régions depuis vingt ans même s'il s'agit d'une tendance lourde. Depuis 1992, l'Afrique de l'Est (1) a gagné 44% des médailles africaines, l'Afrique du Nord (2) 21% et l'Afrique australe (3) 20%», réagit un journaliste africain. Le Nigeria n'a pas fait mieux que lors des jeux de Barcelone et de Pékin où il avait décroché 9 médailles. Le Cameroun, quant à lui, rentre une fois de plus sans sa médaille d'or et ce depuis les années 2000 (football masculin), 2004 et 2008 (Françoise Mbango en triple saut). Le Sénégal et la Côte d'Ivoire pouvaient également croire en la deuxième médaille de leur histoire. Mais les footballeurs sénégalais, éliminés en quarts de finale par le Mexique, et la sprinteuse ivoirienne Murielle Ahouré sur les (100 et 200 mètres). Les regrets Murielle Ahouré s'est faite éliminée. Elle qui représentait un réel espoir pour son pays et le continent tout comme la Gabonaise Ruddy Zang-Milama sur 100 m, la Botswanaise Amantle Montsho, championne du monde du 400 m mais 4e de la finale et la Nigériane multi-talents, Blessing Okagbare. La Zimbabwéenne, la nageuse Kirsty Coventry rentre aussi à la maison sans la moindre médaille contrairement aux Jeux de Pékin et d'Athènes où elle avait offert quatre médailles à son pays. Mais attention, ce n'est pas le sombre tableau pour l'Afrique. Il y a eu des résultats qui remontent le moral. L'exemple nous vient de Chad le Clos, ce sud-africain de 20 ans qui freine Michal Phelps, le meilleur nageur de tous les temps et ce, lors de la finale du 200 m papillon et s'est même adjugé l'argent sur 100 m papillon. Il n'est pas le seul puisque le Gabonais de 23 ans, Anthony Obame inconnu du grand public, arrache à la grande surprise, la toute première breloque de l'histoire pour son pays : l'argent en taekwondo et rate de peu l'or. D'autres révélations sont à signaler notamment la toute première médaille africaine en escrime, décrochée par l'Egyptien Alaaeldin Abouelkassem en fleuret, et le beau parcours des handballeurs tunisiens, éliminés de justesse par la Croatie en quarts de finale. En natation sur les 1500 m Oussama Mellouli, le Tunisien, médaillé d'or en 2008 quitte Londres non seulement avec du bronze mais s'est imposé sur le 10 km devenant ainsi pour son pays et le Maghreb le premier nageur champion olympique en bassin et en eau libre. Vient ensuite le Kenya David Rudisha sur 800 m en athlétisme qui en finale, améliore son propre record du monde. Enfin, l'Afrique du Sud qui remonte au classement de la nation africaine reste la mieux classée pour la première fois depuis Atlanta 1996. Avec six médailles dont trois en or elle termine à la 24e place. Ce qui mérite d'être mis en exergue, c'est surtout cette belle image marquée par l'athlète Caster Semenya porte-drapeau et en emmenant le sprinteur Oscar Pistorius, amputé des deux jambes, à Londres.