Le département d'Etat américain a fait part mardi 21 août de son plus grand scepticisme quant à de possibles discussions sur une démission du président syrien Bachar Al-Assad, comme l'a annoncé à Moscou son vice-Premier ministre. «Nous avons vu les informations sur cette conférence de presse du vice-Premier ministre syrien. Franchement, nous n'y avons rien vu de terriblement nouveau», a commenté la porte-parole de la diplomatie américaine, Victoria Nuland. La Syrie est prête à discuter d'une démission du président Assad dans le cadre d'un processus de négociations avec l'opposition, avait déclaré plus tôt à Moscou le vice-Premier ministre syrien Qadri Jamil. «Pendant le processus de négociations, on peut étudier toutes les questions et nous sommes prêts à étudier même cette question», avait dit Qadri Jamil lors d'une conférence de presse, après des entretiens avec le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov. Il a toutefois précisé que l'idée «d'une démission comme condition pour mener un dialogue - cela signifie de facto qu'il est impossible d'ouvrir ce dialogue», dans des propos traduits en russe. Les Etats-Unis répètent depuis des semaines qu'ils veulent «hâter le départ» du président syrien. «Le gouvernement syrien sait ce qu'il a à faire et le gouvernement russe nous avait rejoint à Genève (fin juin) pour mettre sur pied un plan de transition (politique) très clair», a rappelé Victoria Nuland. «Ces consultations (entre Damas et Moscou) étaient donc l'occasion pour les Russes d'encourager le régime d'Assad à commencer à suivre ce plan de transition, sans avoir besoin de chercher midi à quatorze heures, comme a semblé le faire le vice-Premier ministre» syrien, a-t-elle jugé. «Plus vite Assad s'en ira, plus nous aurons de chances de passer rapidement au jour d'après», pour une transition en Syrie, a répété Victoria Nuland. Les Etats-Unis ont exclu jusqu'à présent d'intervenir militairement en Syrie. Le président Barack Obama a toutefois averti lundi le régime syrien que s'il utilisait ou déplaçait ses armes chimiques, il franchirait une «ligne rouge» qui pourrait ouvrir la voie à une action militaire. Washington se contente pour l'instant de fournir aux rebelles syriens une «assistance non létale (avec) plus de 900 appareils de communications» et dispose d'une enveloppe de «25 millions de dollars pour des programmes de formation d'activistes» dans les pays voisins de la Syrie, comme la Turquie, a expliqué Victoria Nuland.