La Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH) a appelé à une traduction «réelle et effective» des droits de l'homme dans la vie de tous les jours des Algériens. «Le discours politique et les bonnes intentions, à eux seuls ne suffisent pas, sans une réelle et effective traduction des droits de l'Homme dans les faits et dans la vie de tous les jours des Algériens et Algériennes», a souligné la CNCPPDH dans son rapport annuel de 169 pages sur l'état des droits de l'Homme en Algérie. «La volonté politique pour ancrer les droits de l'Homme dans la vie quotidienne des citoyens existe, mais, hélas, elle ne suffit pas face à une administration dirigée, aux différents échelons et dans une large mesure, par des personnes «pistonnées, imposées ou cooptées» qui sont au service de leurs propres intérêts et de ceux de leurs «bienfaiteur» et non au service exclusif du peuple», a-t-elle estimé. La Commission a plaidé, à cet égard, pour que cette volonté politique soit traduite en «une action politique salvatrice libérée de toute emprise, pour prendre de véritables décisions qui prendront en charge et concrétiseront effectivement les aspirations des Algériens et Algériennes à jouir de leur citoyenneté et de leurs droits, notamment en matière de justice, d'éducation et d'enseignement, d'égalité, de santé, d'emploi, de logement, d'information et de sécurité de leurs personnes et de leurs biens». Dans ses conclusions, la CNCPPDH a jugé que l'état des droits de l'Homme en Algérie est peu reluisant, critiquant notamment l'administration pour ses promesses non tenues dans la prise en charge des revendications du peuple. La CNCPPDH a noté que les droits politiques et civils ainsi que les droits économiques sociaux et culturels «font l'objet quotidiennement de revendications qui sont parfois pacifiques et dans d'autres cas violentes», évoquant les différentes manifestations survenues à travers le pays en 2011. «L'effervescence constatée à travers l'ensemble du pays et cet engouement sans précédent pour les revendications traduit une réelle prise de conscience des citoyens que leurs droits sont ignorés par l'administration», a-t-elle soutenu. Pour la CNCPPDH «les promesses non tenues et sans lendemain de représentants de l'Etat relatives à la prise en charge des problèmes soulevés (...) laissent perplexes tout un chacun sur la gouvernance en Algérie et les rapports entre l'administration et les administrés». La commission s'est interrogée, à ce propos, sur «l'existence d'un régime de sanction, positif et négatif, à l'endroit des cadres de l'Etat pour établir une véritable émulation avec l'émergence de cadres compétents, dynamiques et soucieux du bien-être des citoyens, qui ne doivent leur nomination à personne, mais uniquement, aux tâches bien accomplies et à leur abnégation dans l'exercice de leurs attributions au service exclusif du peuple».