Concernant la problématique des droits de l'Homme, le président de la CNCPPDH a affirmé que l'Algérie “a comblé son déficit” dans ce domaine. Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), Farouk Ksentini, a abordé, hier, différents points contenus dans le dernier rapport annuel de son institution, transmis au chef de l'Etat. “La conclusion du rapport pousse à l'optimisme. L'Algérie a comblé son déficit en matière des droits de l'Homme”, a déclaré l'avocat, allant jusqu'à classer l'Algérie “au même niveau que l'Afrique du Sud”. L'invité de la radio Chaîne III a néanmoins admis qu'“il faut redoubler les efforts” dans le domaine des droits de l'Homme. Dans ce cadre, Me Ksentini a reconnu le lien entre “la cherté de la vie” et “le mécontentement” des citoyens. Sa structure, a-t-il dit, s'est prononcée sur la cherté de la vie, soumettant des propositions “à qui de droit”, car “le problème est important”. La même importance a été accordée aux “harragas, “un problème qui a de quoi alarmer l'Algérie d'aujourd'hui”. L'avocat a, en outre, informé que la CNCPPDH continue de recevoir des “réclamations” et des “plaintes” de citoyens, traitant de “la lenteur dans l'application des décisions de justice”. En sa qualité d'avocat, Me Ksentini a aussi constaté que “la détention préventive pose encore problème”, que “c'est une punition préalable alors qu'elle doit rester une mesure exceptionnelle”. Il a toutefois démenti “catégoriquement” l'existence de lieux de torture ou de lieux de détention secrets, affirmant que le dispositif du code pénal, mis en place depuis trois ans, “réprime les agents de l'Etat qui recourent à cette pratique”. Interpellé sur le code de la famille, Me Ksentini a admis qu'il a apporté “une évolution” et non pas “une révolution”, à cause des “résistances d'ordres religieux, philosophique et civilisationnel”. Il a également avoué que le maintien de la polygamie et de la répudiation découle de la non-application des textes. “Il faut se mobiliser pour faire fleurir la culture des droits de l'Homme”, a-t-il souligné, rappelant les trois niveaux “interdépendants” des droits de l'Homme : les droits de l'Etat, les droits de la société et les droits de la personne. Or, les droits de l'Etat sont “peu pris en considération” et les droits de la société sont “méconnus”, selon lui. Plus loin, Me Ksentini a confié que “l'administration ne respecte pas les droits du citoyen, qui la méprise”. Pis, l'administration, dit-il, “ne s'embarrasse pas de notre intervention”. “Nous avons une sous-commission chargée de la médiation. On ne répond même pas à ses correspondances. Nous sommes sujets de mépris de toutes les administrations, l'administration centrale et les administrations locales”, a-t-il déclaré, refusant de situer les responsabilités. L'invité de la radio a eu à s'exprimer de nouveau sur la proposition du SG de l'ONU d'envoyer à Alger une commission internationale pour enquêter sur les attentats du 11 décembre dernier, la qualifiant d'“injure envers l'Algérie et les victimes du terrorisme”. Il a, dans ce cadre, applaudi à la réaction ferme des autorités nationales et de la société civile, qui a contraint Ban Ki-moon à reculer. Me Ksentini a aussi dénoncé les emprisonnements des ressortissants algériens, en Libye, en Egypte et en Tunisie, réaffirmant l'inquiétude de l'Algérie et son engagement à ne jamais abandonner ses enfants. “L'Algérien a été fragilisé par la décennie passée. Même la République algérienne a été fragilisée. Il y a encore des préjugés”, a-t-il expliqué. Quant aux Algériens toujours détenus à Guantanamo, il a estimé qu'ils seront “incessamment relâchés”, en se référant à la prochaine élection présidentielle aux Etats-Unis. Le responsable de la CNCPPDH a, par ailleurs, condamné “la tentative de génocide” programmée contre les Palestiniens (à Gaza), par “Israël, devenu un Etat terroriste”, déplorant “l'impuissance” de l'ONU et “le mutisme” des dirigeants arabes et musulmans. Concernant les violations des droits de l'Homme au Sahara occidental, elles sont, selon lui, le résultat de “la complicités des nations, surtout les grandes nations”. Mais cela n'a pas découragé le peuple sahraoui qui “continue son combat”, a complété l'avocat. H. Ameyar