Au moment où Brahimi privilégie la diplomatie tous azimuts, au moment où l'armée syrienne fait le ménage à Damas et Alep, le Pentagone semble préoccupé par la sécurité des dépôts d'armes chimiques sans pour autant négliger les différentes initiatives afin de renverser Bachar Al-Assad. Dans ce contexte, les Etats-Unis et la Turquie se sont réunis jeudi dernier à Ankara pour examiner les scénarios d'évolution de la situation en Syrie. Selon les médias, l'opposition syrienne se prépare déjà au renversement de Bachar Al-Assad. Il y a eu mercredi une fuite d'information sur le détail du plan d'aménagement du pays. Fait révélateur : la feuille de route est élaborée à Berlin avec le soutien du ministère allemand des Affaires étrangères et du département d'Etat américain. Cela étant, le candidat républicain à la présidentielle américaine Mitt Romney semble avoir trouvé le motif fallacieux pour justifier l'invasion militaire de la Syrie. «Nous devons être prêts à prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir que les armes de destruction massive ne tombent pas entre les mains des terroristes. Si cela requiert l'utilisation de troupes ou d'autres actions de la part de nos alliés, nous devons utiliser cette possibilité», a-t-il déclaré dans une interview à la chaîne CBS. Le candidat républicain répondait ainsi à la question de savoir s'il enverrait des troupes américaines en Syrie pour contrôler les stocks d'armes chimiques et bactériologiques. «Il existe un large éventail de menaces potentielles, mais le problème principal consiste dans la possibilité d'un groupe terroriste - le Hamas, le Hezbollah, Al-Qaïda une autre organisation de ce genre - d'accéder aux armes de destruction massive», a souligné M. Romney. Interrogé sur l'Iran, le candidat républicain a déclaré que Téhéran n'avait pas le droit de posséder l'arme nucléaire.Ainsi, seulement ces nuisances belliqueuses et leur allié sioniste ont le droit de posséder l'arsenal nucléaire et surtout de décider des droits de chacun. Pendant ce temps, le couple Merkel-Hollande demande une résolution «humanitaire» en Syrie. Bien évidemment, «humanitaire» à l'instar de celle qui a renvoyé la Libye à l'âge de pierre. Dans ce contexte, les récents échos de Libye font part d'affrontements intertribaux. Douze morts et des dizaines de blessés, tel est le bilan des récents combats au nord-est de la Libye. Et pourquoi ? «Les conflits ont lieu pour le contrôle des pâturages, pour l'accès aux sources d'eau, pour se venger des parents tués et parce qu'il y a un repartage des champs pétroliers. Seulement qu'au lieu d'un seul ministère du Pétrole et d'un seul leader de la révolution libyenne, qui décidait lui-même combien donner à qui, on voit dominer le principe à qui s'empare le plus, qui est le principe d'une grande guerre», indique un observateur. Voilà donc les fruits des résolutions «humanitaires» qui inspirent le couple franco-allemand en Syrie.