La volatilité des mouvements de capitaux du continent africain a été au cœur des débats du Symposium des gouverneurs des banques centrales africaines. Organisé, hier à Alger, par l'Association des banques centrales africaines (ABCA) en association avec la Banque d'Algérie (BA), cet évènement de deux jours a enregistré la présence de plus de 30 participants. Le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, a indiqué, lors de l'allocution d'ouverture, que la stabilité externe de l'Algérie a été «préservée» grâce à une gestion macroéconomique «efficace depuis 2000». Présentant le bilan de l'exercice de la Banque d'Algérie, le gouverneur a affirmé que les taux d'inflation ont enregistré en moyenne annuelle, «un rythme haussier» de juillet 2011 à juin 2012, période à laquelle un niveau record de 7,29% a été atteint face à 5,91% en mars de la même année. Une situation engendrée par le «choc sur les prix intérieurs de certains produits de base début 2011». L'orateur a précisé que pour atténuer l'effet de l'inflation importée, la Banque d'Algérie a entrepris des interventions sur le marché interbancaire des changes, en vue d'une stabilisation. A l'occasion de cette rencontre, inscrite dans le cadre de la 36e réunion ordinaire du conseil des gouverneurs et placée sous la thématique des «défis pour les banques centrales africaines face à la volatilité des mouvements de capitaux et des cours des matières premières», M. Atingi-Ego, président de la Commission de l'Union africaine, a précisé que le continent connaît depuis 2001 une accélération du développement économique, d'où la nécessité de «trouver des bases et mécanismes pour une gestion positive», cela à travers «les matières premières et les capitaux». Le président de la commission a déclaré que l'Afrique a reçu des flux de capitaux «comparables à ceux qui ont drainé d'autres pays émergents et en développement». En ce sens, il a affirmé que les investissements directs étrangers (IDE), constituant la source principale d'entrée de capitaux, sont «considérables par rapport à ceux d'autres pays émergents». Dans le même sillage, M. Atingi-Ego a expliqué que «les flux nets de portefeuille sont relativement plus faibles en Afrique», en précisant qu'entre 2001 et 2009, le continent a observé une augmentation des investissements directs passant ainsi de 5 milliards de dollars à 50 milliards de dollars. Alors qu'un recul a été enregistré en 2010, cela avant de retrouver un développement économique et social important. Débats autour de la BCA Les gouverneurs africains auront à débattre de nombreux points «cruciaux», notamment l'adoption du projet de la mise en place d'une Banque centrale africaine (BCA). Les participants devront arrêter un certain nombre de décisions quant à l'adoption de ce projet ainsi sur des questions liées au démantèlement tarifaire entre les pays africains et l'instauration d'une monnaie unique. Cela à l'occasion d'une réunion interne des gouverneurs qui aura lieu aujourd'hui à Alger. A noter que cette réunion sera suivie par une clôture du symposium, avec une présentation des résolutions et recommandations des participants.