Des «centaines de soldats» loyalistes secondés par des véhicules militaires lourds ont attaqué vendredi Babbila, une localité proche de Damas, pour tenter d'y écraser des poches rebelles, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Les soldats ont pénétré en force dans Babbila, théâtre jeudi de bombardements et de combats et où se sont retranchés des membres de l'Armée syrienne libre (ASL). «Cette localité ainsi que celle de Yalda sont à la lisière de quartiers rebelles de Damas comme Tadamoun (sud) et font d'objet de grandes opérations militaires pour les contrôler», a expliqué Rami Abdel Rahmane, président de l'OSDH. Des combats ont aussi éclaté autour d'Al-Qazzaz, dans le sud-est de la capitale, où les forces de sécurité ont arrêté des dizaines de jeunes hommes. Cette zone populaire de la capitale est régulièrement la cible de perquisitions menées par les soldats à la recherche de rebelles ou de militants hostiles au pouvoir de Bachar Al-Assad. Des tirs nourris ont également été entendus à Tadamoun (sud) et à Yarmouk, le plus grand camp de réfugiés palestiniens en Syrie, selon l'OSDH. Des témoins ont affirmé à l'Agence France-Presse que des bombardements intenses visaient ces deux zones depuis vendredi matin. Les bombardements étaient entendus à Damas. Ailleurs dans le pays, deux enfants ont été tués dans un bombardement visant Boukamal, dans la province de Deir Ez-Zor (est), et deux rebelles ont péri lorsqu'un obus de mortier s'est abattu sur la ville même de Deir Ez-Zor, selon l'OSDH. Dans la province d'Idleb (Nord-Ouest), des bombardements ont détruit de nombreuses maisons dans plusieurs localités. Et dans Homs (Centre), un enfant a été tué par un raid aérien dans la ville rebelle de Rastane ainsi que trois civils à Talbissé. Les violences à travers le pays ont fait, vendredi, 13 morts, dont 7 rebelles, selon un bilan provisoire de l'OSDH, organisation basée au Royaume-Uni et s'appuyant sur un réseau de militants et de témoins. Jeudi, elle a recensé au moins 153 morts — 83 civils, 46 soldats et 24 rebelles — en Syrie. En outre, plus de 50 hommes ont été arrêtés tard jeudi soir par les forces de sécurité dans la province de Deraa, à la frontière jordanienne. Parallèlement, des ambulances ont été vues dans la zone transportant des morts et des blessés de l'armée régulière, selon l'OSDH. Et dans la région de Damas, au moins 23 corps non identifiés ont été retrouvés à Zamalka, une banlieue de la capitale, et 22 autres dans la localité de Qatana. Vendredi, les corps de six hommes ont été retrouvés à Harasta, également dans la province de Damas, certains portant des marques de torture. Ces découvertes macabres sont particulièrement fréquentes depuis plusieurs semaines dans le pays, où les combats entre civils armés rebelles et pro-régime font monter les craintes de voir la Syrie s'enliser dans une guerre civile.