Comment au préalable ne pas préciser que les deux plus importantes sociétés algériennes Sonatrach et Sonelgaz, contrairement aux importantes sociétés internationales de pays développés et émergents (dont Gazprom) ne sont pas cotées en Bourse, supposant un mode de gestion transparent. L'objet de cette contribution est de tracer les axes fondamentaux d'un nouveau management stratégique de Sonelgaz-Sonatrach. Il s'agira impérativement donc d'évaluer l'impact de l'environnement socioéconomique et institutionnel ainsi que des réformes prévues ou à envisager tenant compte de l'Accord de libre-échange avec l'Europe applicable depuis le 1er septembre 2005, dont le dégrèvement tarifaire vient d'être reporté à 2020 et son éventuelle adhésion à l'OMC afin de les rendre plus performantes et de les hisser au niveau de la concurrence mondiale, Sonatrach-Sonelgaz doivent améliorer leur mode de gestion Il est à rappeler que sur le plan strictement comptable, les immobilisations corporelles comprennent le terrain, les constructions, les installations techniques, matériel et outillage industriels, ainsi que les installations générales, agencements, matériels de transport, matériel de bureau et matériel informatique, mobiliers et emballages récupérables. Certes, les contraintes d'environnement sont importantes, notamment les règles juridiques influençant la gestion de Sonatrach-Sonelgaz (environnement légal et institutions publiques), les circuits banques primaires-banque centrale-Sonatrach- Sonelgaz pour les conditions de paiement afin d'accélérer la rapidité des opérations. Cependant, il ne faudrait pas occulter le mode de gestion interne de Sonatrach-Sonelgaz, surtout Sonatrach (du fait que Sonelgaz, déficitaire, bénéficie pour différentes raisons dont le bas prix de cession, d'un transfert de rente) qui fait vivre la majorité de la société algérienne : entre 1,5 à 2 milliards de dollars de subventions par an du fait du bas prix du pétrole-gaz sur le marché intérieur, 98% d'exportation, plus de 560 milliards de dollars de recettes en devises entre 2000 et juin 2012, l'importation de 70-75% des besoins des entreprises publiques-privées ainsi que les besoins des ménages, 190 milliards de dollars de réserves de change au 01 juillet 2012, et l''importance de la dépense publique estimée entre 2004/2014 à plus de 500 milliards de dollars dont une grande fraction en devises. Dans la comptabilité des sociétés, ne sont pris en compte que les biens dont l'entreprise est propriétaire, les biens corporels loués ne figurant pas à l'actif, ce qui constitue une lacune importante que certaines entreprises internationales comblent en général pour ne pas avoir un bilan biaisé. Quant aux immobilisations incorporelles, elles comprennent les frais d'établissement, les frais de recherche et développement, les concessions et droits similaires, brevets, licences, marques, procédés, ainsi que le droit au bail commercial. Ces immobilisations sont souvent traitées d'une manière superficielle alors qu'elles sont déterminantes pour une entreprise comparable à Sonatrach-Sonelgaz, ce qui renvoie d'ailleurs au renouveau du plan comptable national. Car Sonatrach et Sonelgaz connaissent des coûts de production élevés, certes pour des raisons techniques, mais également organisationnelles. Les enquêtes que j'ai pu mener ont montré la difficulté de cerner les coûts de Sonatrach-Sonelgaz. Sur le plan comptable, bien qu'il existe une direction d'audit au niveau des directions générales, elle établit souvent un bilan consolidé où l'on ne cerne pas correctement les centres de coûts du fait, procédant de ce que les économistes appellent les comptes de transfert, pouvant voiler la mauvaise gestion d'une division ou des filiales. Aussi faute de comptes physico-financiers à prix constants, les ratios de gestion sont d'une signification limitée pour apprécier la performance. Il en résulte de mettre en place des comptabilités analytiques et d'adapter les structures organisationnelles aux contraintes afin de définir la structure des responsabilités et de concevoir un système d'information efficace, fonctionnant sur le principe de réseaux. Pour un nouveau management stratégique de Sonatrach-Sonelgaz A court terme pour Sonatrach-Sonelgaz, il s'agit de préparer un audit opérationnel du patrimoine existant, en le réactualisant à la valeur du marché. Parallèlement, un audit technologique et des moyens matériels (fixes et roulants) qui permettront de rentabiliser ce qui existe car le poste services (paiement des connaissances étrangères, l'expert national pour le même travail étant rémunéré actuellement et cela n'est pas propre à Sonatrach- Sonelgaz parfois à dix fois moins que l'étranger) et l'immobilisation du parc roulant sont inquiétants. Seuls les audits pourront tracer les actions concrètes à mener en envisageant soit d'internaliser l'activité, soit de l'externaliser avec une priorité au profit des cadres et travailleurs du secteur de certaines activités ou le partenariat afin d'éviter la dispersion, source de gaspillage des ressources et d'inefficience de l'entreprise. L'objectif est donc d'évaluer le degré de compétitivité des outils, équipements et immobilisations utilisés dans le contexte d'évolution technologique international. L'opération d'audit consistera à rassembler l'information sur les caractéristiques techniques, et les conditions de fonctionnement des équipements et de gestion des immobilisations, évaluer ses équipements et immobilisations corporelles et non corporelles, le niveau des stocks dormants, (objectif stock zéro), ces derniers donnant une comptabilité déconnectée de la réalité économique supposant de connaître le niveau d'automatisation, le niveau de performance, les besoins de maintenance non satisfaits, la pertinence des investissements réalisés et enfin la compétence du personnel utilisateur. Cela permettra d'analyser les forces et faiblesses technologiques des équipements, les alternatives stratégiques sur les programmes d'investissements, le besoin de formations techniques et d'acquisitions de savoir-faire et enfin le niveau de maîtrise de la gestion des moyens matériels et des stocks. Ces analyses précédentes supposent un système d'information sous forme de réseaux, base de toute action concrète dont l'informatisation est la base sous réserve de banques de données fiables. L'objectif est d'optimiser les conditions de mise en œuvre des options stratégiques. Cela impliquera l'analyse et le test d'efficacité des structures et organigrammes existants, de leur compatibilité avec les contraintes existantes, l'évaluation des circuits et analyser les supports d'information de gestion afin de raccourcir les délais, source de surcoûts. Il y a urgence de centres de coûts transparents en temps réel et des nouvelles règles du droit des affaires (droit des sociétés). Cela passera nécessairement par la description des opérations suivantes : évaluation de la position financière : structure du bilan, charges (produits), de la reconstitution des centres de coûts pour l'exploitation, de l'évaluation des systèmes de gestion et de l'identification des centres de coût. (A suivre)