Parmi les dossiers chauds hérités par le nouveau gouvernement figurent la lutte contre la drogue, la corruption et le blanchissement d'argent. Quels sont les mécanismes et moyens et quelle stratégie que doit adopter l'équipe de Abdelmalek Sellal pour réussir là où leurs prédécesseurs ont échoué ? Pour l'instant et dans l'attente des réponses concrètes, l'hémorragie continue, gangrenant la société et détruisant l'économie du pays. Quelques jours seulement avant son départ, l'ex-chef du gouvernement Ahmed Ouyahia a reconnu que des groupes mafieux contrôlaient l'économie du pays. « L'argent commande en Algérie. Il commence à gouverner et à devenir mafieux», a indiqué M. Ouyahia. Ce dernier n'a pas manqué d'ajouter que l'échec est collectif, indiquant que les milliardaires de l'informel ne payant pas les impôts transfèrent illégalement des devises. Sans citer de noms, l'ex-chef du gouvernement s'est attaqué à ce fléau qui ronge la société et qui détruit l'économie nationale. Les termes facture et chèque n'existent pas dans le vocabulaire de ces énergumènes. Seul le mot de «chkara» est utilisé par ces indélicats qui guettent n'importe quel fonctionnaire honnête. «Vous vous fatiguez pour rien», a déclaré, un trabendiste interpellé au commandant de la gendarmerie. Pourtant cet individu a été intercepté la main dans le sac, transportant frauduleusement à bord d'une bétonnière des marchandises non déclarées. Sans se laisser intimider par les propos du contrebandier, le commandant de la gendarmerie a présenté la personne appréhendée par devant le parquet. La marchandise détournée est estimée à plusieurs millions de centimes. Ces faux commerçants ont réussi à corrompre de hauts fonctionnaires de plusieurs secteurs et administration. J'ai eu la nausée en apprenant à chaque fois par des citoyens qu'ils ont été contraints de mettre la main dans la poche pour pouvoir retirer un document administratif. Même pour établir un acte de naissance surtout en langue française, les indélicats fonctionnaires n'obéissent qu'à la règle de «donnant donnant». Un citoyen nous a indiqué qu'une avocate lui a raccroché au nez lorsqu'il lui a demandé de lui fournir une facture de ses honoraires. Ce dernier a ajouté que cette avocate n'est pas la première ou la dernière, les transactions entre la majorité des clients et leurs «défenseurs» se font en liquidités et sans aucune facture ou reçu de caisse. Sans la corruption et sans l'aide de certains fonctionnaires indélicats, les faux- importateurs signeront eux-mêmes leurs actes de décès pour ne plus nuire à l'économie du pays. La situation est plus grave dans le domaine du trafic de la drogue et des stupéfiants. Des dealers sans loi ni foi, s'enrichissent en empoisonnant la société algérienne. L'autre dossier épineux qui fait très mal non seulement à la trésorerie de l'Etat mais à la santé des citoyens est celui de la drogue. Les barons de la drogue ont mis main basse sur l'économie nationale. Ces groupes mafieux et malgré les efforts des forces de sécurité demeurent les «maîtres» de l'économie algérienne, défiant n'importe quel responsable qui tente de s'interposer. Les «patrons» de la drogue règnent en maître et ne semblent pas trop s'inquiéter même lorsqu'ils tombent entre les mains des forces de sécurité. A chaque fois qu'ils sont arrêtés par les services de sécurité, ils s'en sortent impunément. C'est le cas de ce dealers qui arrêtés en possession de plusieurs quintaux de ki» traités a retrouvé la liberté après seulement deux mois de détention. «A la place de ce dealer, un simple consommateur de stupéfiants est condamné à une lourde peine de prison», selon un citoyen. Les gros bonnets et les faux commerçants investissent leur sale argent dans l'immobilier, l'achat et les ventes des véhicules sans qu'ils neversent un centime dans les caisses de l'Etat. Ces gens ne disposent d'aucun registre de commerce et ne travaillent pas mais circulent au volant des grandes cylindrées. Le comble c'est qu'ils jouissent d'une grande popularité et portent l'étiquette d'hommes d'affaires, à l'instar de «Si Mohamed». Sans commentaire.