Le ministre yéménite de la Défense, Mohamed Nasser Ahmed, a échappé mardi à un attentat à Sanaa qui a fait dix morts parmi ses gardes, au lendemain de l'annonce de la mort, dans une opération militaire, du numéro deux d'Al-Qaïda au Yémen, le Saoudien Saïd Ali al-Chehri. L'attentat à la voiture piégée s'est produit à 200 mètres de l'entrée du siège du Conseil des ministres, près du mur d'enceinte de la radio publique, selon des sources policières et militaires. L'explosion s'est produite au passage de la dernière des trois voitures du convoi qui transportait les gardes du ministre en treillis militaire, ont précisé ces sources en faisant état de sept morts parmi les gardes du ministre. Quatre corps calcinés ont été retirés des débris de la voiture qui a été pulvérisée par l'explosion, ont indiqué des officiers des services de sécurité. Une source de sécurité a indiqué plus tard que l'attentat avait fait dix morts, dont les sept gardes du ministre, mais sans préciser s'il y avait des civils parmi les tués. C'est la deuxième fois en l'espace de trois mois que le ministre de la Défense, nommé à ce poste par le président déchu Ali Abdallah Saleh, et maintenu par son successeur Abd Rabbo Mansour Hadi échappe à la mort. Il est sorti indemne le 21 mai d'un attentat massif revendiqué par Al-Qaïda qui avait fait près de cent morts parmi des soldats préparant une parade militaire à Sanaa. Dans un premier temps, des témoins et l'agence officielle Saba, ont fait état de l'explosion d'une voiture piégée près du siège du Conseil des ministres et du quartier général de la sécurité à Sanaa. Le secteur a été bouclé par les forces de l'ordre et des ambulances se sont ruées sur le lieu de l'explosion, ont rapporté des témoins, tandis que l'agence Saba a indiqué que l'explosion avait envoyé une colonne de fumée dans le ciel. Lundi, les autorités yéménites ont annoncé la mort du numéro deux d'Al-Qaïda au Yémen, le Saoudien Saïd Ali al-Chehri dans une opération de l'armée dans l'est du pays qui a également coûté la vie à six de ses lieutenants. Le ministère de la Défense avait affirmé avoir porté ainsi un «coup dur» au réseau extrémiste, en assurant que l'opération avait été menée par des troupes yéménites dans la vallée du Hadramout, berceau de la famille d'Oussama ben Laden, fondateur d'Al-Qaïda. La disparition du numéro deux du réseau extrémiste au Yémen, qui se fait appeler Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), n'a pas été confirmée de source indépendante.