Juste après l'attentat contre l'ambassade des Etats-Unis à Sanaâ, les services de sécurité yéménites ont déclenché des opérations contre les milieux islamistes. 24 heures plus tard, plusieurs suspects ont été arrêtés. Les autorités yéménites ont arrêté 30 personnes soupçonnées d'être liées à Al-Qaïda et d'être impliquées dans l'attentat qui a coûté la vie à 16 personnes, mercredi, devant l'ambassade des Etats-Unis à Sanaâ. Et cela au moment où le double attentat à la voiture piégée était revendiqué par une organisation se présentant comme le djihad islamique au Yémen et qui a menacé de commettre d'autres attentats contre les ambassades de Grande-Bretagne, d'Arabie Saoudite et des Emirats arabes unis. Le groupe, qui se dit appartenir à Al-Qaïda, a également réagi à la rafle organisée par les forces de sécurité, en exigeant du président yéménite, Ali Abdallah Saleh, la libération de tous les détenus islamistes. Une exigence assortie d'un ultimatum qui devrait prendre fin aujourd'hui. Le djihad islamique a averti que les autorités yéménites s'exposeraient à “de graves conséquences” ! Le groupe a demandé, par ailleurs, la fermeture des ambassades de Grande-Bretagne et des Etats-Unis et menacé de s'en prendre, comme il l'a déjà fait mercredi, à la chancellerie saoudienne. “Nous demandons le départ immédiat des ambassades américaine et britannique du Yémen”, a souligné le djihad islamique. Sanaâ est en état d'alerte maximale. S'agit-il d'un nouveau groupe ou d'un rassemblement des divers groupuscules activant au Yémen sous la franchise d'Al-Qaïda, comme le GSPC en Algérie qui s'est transformé en Al-Qaïda Maghreb avec le dessein de rayonner sur tout le flanc occidental de la Méditerranée et qui vient de s'annoncer en Mauritanie ? Le tout nouveau djihad islamique du Yémen s'était manifesté une première fois pour revendiquer un attentat suicide à la voiture piégée perpétrée le 25 juillet dans le Hadramout, à l'est du pays, mais qui avait ensuite été revendiqué par la branche locale d'Al-Qaïda qui, elle, porte le nom de Jounoud al-Yaman. Le mode opératoire de juillet et de mercredi dernier porte la marque d'Al-Qaïda. Le premier avait visé le quartier général de la police et le second les Etats-Unis. L'attentat du Hadramout, qui a fait 1 mort et 17 blessés, avait été suivi immédiatement par l'arrestation d'un nombre indéterminé de suspects lors de plusieurs opérations policières coup-de-poing. Pour le second, il porte “toutes les marques d'un attentat d'Al-Qaïda”, avait déclaré mercredi le porte-parole du département d'Etat américain, Sean McCormack, qui a souligné que l'opération, qu'il a qualifiée de “sophistiquée”, impliquait plusieurs voitures piégées et des attaquants à pied. Le Yémen est une pièce maîtresse de la lutte antiterroriste menée sous le panache des Etats-Unis qui disposent dans le pays de facilités militaires. Le vice-Premier ministre yéménite chargé des Affaires de défense et de sécurité, Rachad Mohammad al-Alimi, a réaffirmé dans une déclaration publiée par l'hebdomadaire 26 Septembre, du ministère de la Défense, que le Yémen “demeurera un partenaire de la communauté internationale dans la lutte contre le terrorisme”. D. B.