Contrairement aux autres capitales du monde arabe, les forces de sécurité ont réussi à disperser une marche que les islamistes ont tenté d'organiser à partir de Bab El-Oued. Les appels lancés à travers les réseaux sociaux n'ont pas trouvé échos chez les Algériens. Ces derniers trouvent que plusieurs partis voulaient récupérer comme dans le passé la contestation contre le film à d'autres fins. Des dizaines d'islamistes ont tenté de manifester après la fin de la prière du vendredi pour protester contre le film offensant le prophète. Les manifestants qui se sont rassemblés à Bab El-Oued, voulaient marcher vers le centre ville furent empêchés par les forces de police. Des slogans anti-américains ont été scandés par les islamistes avant l'intervention des forces anti émeutes. Les policiers ont utilisé leurs matraques pour disperser les manifestants islamistes et quelques dizaines d'adolescents. Plusieurs camions de transport de troupes des forces antiémeute étaient stationnés aux alentours à la place EKettani. L'ex-vice président du FIS dissous, Ali Belhadj, a été arrêté la veille alors qu'il tentait d'inciter des citoyens à manifester devant l'ambassade américaine à Alger. Les appels lancés à travers les réseaux sociaux n'ont pas trouvé échos chez les Algériens. Ces derniers trouvent que plusieurs partis voulaient récupérer comme dans le passé la contestation contre le film à d'autres fins. Plusieurs personnes avec qui nous nous sommes entretenues s'interrogeaient sur les liens des auteurs du film avec les représentations diplomatiques dans le monde en arabe. « Certes le film est condamnable du moment qu'il a porté atteinte au Prophète et aux musulmans mais cela ne veut pas dire, qu'il faudrait répliquer par la violence», a indiqué Mahmoud. Notre interlocuteur a ajouté qu'en principe, il ne faudrait pas tomber dans le jeu des provocateurs et mettre le feu dans nos pays. Imaginons un peu, «si d'autres cinéastes réalisent chaque mois un film similaire à celui-ci, doit-on encore réagir par cette violence ?» a indiqué Saïd. Le moyen le plus convenable pour répliquer à ces provocateurs est de les ignorer complètement. Interrogés sur ce même sujet, plusieurs citoyens trouvent que les cinéastes musulmans pourraient également répliquer à ces injures en réalisant des films, reflétant la réalité sur le prophète et l'islam. Pour Abdelkrim, les réalisateurs du film offensant le prophète n'auraient jamais pensé à réaliser de telles mesquineries si les intégristes islamistes n'ont pas donné une mauvaise image de l'islam. En réalité, ce n'est pas la personne du prophète que visaient les cinéastes du film à l'origine de ces événements. C'est la religion de l'islam qui a été offensée par les auteurs de ce film et les intégristes islamistes en assument les conséquences. Si les groupes armés n'avaient pas commis des atrocités, des viols et des assassinats au nom de l'islam, cet état de fait vécu aujourd'hui n'aurait jamais eu lieu. Il est souhaitable de voir ces milliers de musulmans manifester leur colère comme aujourd'hui lorsque des groupes terroristes assassinent des innocents. Aucune manifestation ou contestation n'a été organisé même lorsque des hordes sauvages assassinent les musulmans au nom de l'islam. Bien au contraire, on a toujours essayé de cacher le soleil avec un tamis pour disculper ces assassins.