Depuis le 11 septembre 2001, il ne passe pas une semaine sans que les medias ne fassent échos à une affaire concernant des attaques contre l'Islam ou contre son prophète Mohamed (QSSL). La dernière épisode est la diffusion sur Internet d'un court-métrage violemment anti-musulman réalisé par un député hollandais d'extrême droite Geert Wilders. Avant ça, l'affaire des caricatures danoises a défrayé la chronique et a suscité de violentes réactions dans le monde arabo-musulman. On peut également citer les déclarations du Pape Benoît 16 sur l'Islam, l'affaire du philosophe français Robert Rodeker, le livre d'Oriana Fallacci, et j'en passe. Ces attaques n'émanent pas seulement de non musulmans mais également de personnalités de culture musulmane comme l'a illustré les attaques violentes proférées récemment par la psychologue syro américaine Wafa Sultan sur les ondes d'El Jazeera contre l'Islam et son prophète (QSSL). Toutes ces attaques accusent l'Islam d'être une religion « violente, intolérante, fanatique et opprimante envers les femmes », et qu'elle est la cause de « l'arriération et de l'archaïsme du monde musulman ». Malgré que ces opinions ne sont partagées, au moins publiquement, que par une minorité extrémiste en occident, l'actualité dans le monde arabo-musulman marquée par les attentats aveugles, les violences intercommunautaires, les exécutions sommaires, les lapidations des femmes, et tout ça au nom de l'Islam, donnent, malheureusement, du crédit à ces accusations et à leurs auteurs. De l'autre côté, une bonne partie des musulmans sont persuadés que ces accusations traduisent en réalité une haine historique et viscérale de l'occident judéo-chrétien envers l'Islam et les musulmans, et que la violence des intégristes musulmans n'est qu'un prétexte pour justifier cette haine. Pour les islamistes, il n'y a pas de doute, ces offenses sont une continuité des croisades chrétiennes contre les musulmans au moyen âge. Les plus modérés d'entre eux appellent ainsi à répliquer à ces attaques par des manifestations et par un boycotte économique alors que les plus extrémistes appellent carrément à la vengeance violente. Entre les deux camps une minorité d'intellectuels et d'hommes de foi des deux bords essayent de jeter les ponts d'un dialogue inter-religieux ou de ce qui est communément appelé « dialogue des civilisations » pour arriver à une compréhension et à un respect mutuel afin d'éviter un « choc des civilisations » prédit par certains penseurs occidentaux, cependant la tâche semble de plus en plus rude. D'autres voix, notamment d'intellectuels occidentaux et musulmans, appellent les musulmans à faire leur auto-critique religieuse et historique, et à ouvrir les portes de l'Ijtihad afin de « réconcilier Islam et modernité ». A partir de ces éléments de réflexion, nous souhaitons que nos fidèles visiteurs enrichissent ce débat par leurs contributions en toute objectivité. La parole est à vous.