Sans doute que pour le moment, et pour longtemps encore, il ne semble pas qu'il pourrait exister la possibilité «militaire» de dissuader un terroriste qui se transforme en bombe humaine pour rejoindre au plus vite sa «place au paradis». Ce n'est pas tellement à l'armée de le dissuader mais plutôt à ceux qui sont chargés sur le terrain de lutter contre l'endoctrinement, c'est-à-dire d'abord les religieux et ensuite les institutions sociales, de santé, d'éducation et également des partis au pouvoir. Sans doute que l'extraction du champ de la violence d'un nombre important de terroristes représente un évènement et possède des implications sur la nature de la voie choisie pour au moins réduire de beaucoup l'intensité de la violence telle que celle-ci s'était exercée. Mais, et il y a toujours un mais, plutôt au moins trois, à émettre. D'abord, les membres des groupes armés font démarrer leur stratégie en matière d'actions à partir de l'extrême violence ; deuxièmement, il ne semble pas que le message de la réconciliation nationale leur parvienne dans sa «pureté» compte tenu que dans les maquis, ils n'ont pour occasion et contrainte qu'à écouter en permanence les injonctions et explications de leurs émirs ; troisièmement, la durée de leur mouvement leur ferait croire que leur cause survivra à la «guerre» qu'ils mènent. Certes, la montée en puissance de la parade qui a résulté de la collaboration entre les forces de sécurité et les populations a rendu impossible la prise de pouvoir par les commanditaires du terrorisme, mais le problème est que l'extrême nocivité des terroristes n'est pas tant due à leur nombre, mais à leur détermination. Il suffit de quelques «kamikazes» pour semer la terreur. Cette détermination dépend de leur endoctrinement, celui qui justement permet d'accepter de faire de son corps un «engin de mort». C'est cet endoctrinement qui enracine la conviction des terroristes que tout demeure possible, y compris la prise de pouvoir pourvu qu'ils tiennent le coup. Quelques attentats de plus et tout les rapprocherait de leurs espoirs, selon ce qu'ils auraient compris.