Certes, la montée en puissance de la parade qui a résulté de la collaboration entre les forces de sécurité et les populations a rendu impossible la prise de pouvoir par les commanditaires du terrorisme, mais le problème est que l'extrême nocivité des terroristes n'est pas tant due à leur nombre, mais à leur détermination. Il suffit de quelques kamikazes pour semer la terreur. Cette détermination dépend de leur endoctrinement, celui qui justement permet d'accepter de faire de son corps un engin de mort. C'est cet endoctrinement qui enracine la conviction des terroristes que tout demeure possible, y compris la prise de pouvoir pourvu qu'ils tiennent le coup. Quelques attentats de plus et tout les rapproche de leurs espoirs. Sans doute que l'extraction du champ de la violence d'un nombre important de terroristes représente un événement et possède des implications sur la nature de la voie choisie pour au moins réduire de beaucoup l'intensité de la violence telle que celle-ci s'était exercée. Il est bien sûr indispensable et urgent pour l'Etat de tout mettre en œuvre pour neutraliser ceux qui continuent encore à pratiquer la violence et qu'on désigne par le vocable d'irréductibles, mais il serait utile de faire accompagner l'utilisation des moyens sécuritaires par des actions de mise des populations à l'abri de la subversion, principalement ceux qui présentent des vulnérabilités psychologiques. A quelle institution devrait-il revenir d'impulser et de coordonner les actions durables de proximité pour mobiliser et donner un sens, une direction à toutes les forces juvéniles disponibles ? L'explication économiste n'est pas suffisante devant le constat que tous les chômeurs ne sont pas montés aux maquis. S. I.