Le ministre de la Justice a abordé un dossier des plus sensibles qui gangrène la société à savoir : la corruption. Lors de son allocution prononcée à l'ouverture de la session ordinaire du Conseil de la magistrature, le ministre de la Justice a promis de lutter contre ce fléau par l'ensemble des moyens. «Avant de s'attaquer à cette «maladie», il faudrait avant tout vérifier que mon département n'a pas été contaminé», a indiqué M. Charfi. Le ministre a ajouté que la lutte contre la corruption et la bureaucratie se fera avec une justice saine. Dans son allocution, le ministre de la Justice a brossé un tableau noir sur le mal de la corruption et de la bureaucratie qui rongent notre pays. Pour le ministre de la Justice, la lutte contre la corruption n'aura de résultat si toutefois le secteur de la justice n'est pas sain. «La corruption qui menace le tissu social et dénature l'effort d'édification de l'Etat de droit, pervertit le fonctionnement de l'économie nationale, ronge les liens des citoyens avec les représentants de l'Etat, constitue la principale cause d'atteinte au plein exercice de la citoyenneté», a déclaré M. Charfi. La lutte devrait être menée sans merci contre ce fléau, a ajouté le ministre qui a indiqué que les corrompus et les corrupteurs ne laissent presque aucun service public à l'abri. Le ministre ne manquera pas de citer deux exemples dans son secteur à savoir, les magistrats qui peinent à appliquer les lois de la République et les seconds dont les mains ne sont pas propres. Pour les premiers, le ministre a insisté sur leur mise à l'abri afin de les protéger des pressions venant d'en «haut». En ce qui concerne la deuxième catégorie, M. Charfi a précisé qu'ils devraient comprendre qu'ils ne peuvent pas continuer à défier la loi et la morale. En parlant de son secteur, M. Charfi voulait indirectement insinuer que c'est un message qu'il adresse aux autres secteurs. Le ministre de la Justice n'est pas le seul responsable à avoir abordé ce problème vraiment crucial. Dans ses différents discours, le chef de l'Etat a également évoqué ce véritable fléau qui a contaminé presque l'ensemble des secteurs. Le ministre de la Justice, a achevé son intervention prononcée à l'occasion de l'ouverture de la session ordinaire du Conseil supérieur de la magistrature par un sanglot, qui a touché la majorité des magistrats. «La corruption et la «Maarifa» ont contraint les citoyens à oublier la loi, leur droit et leur devoir» ont indiqué certains responsablest d'une association. A entendre certaines informations révélées par des citoyens mais qui restent invérifiables, nous ne pouvons qu'être inquiets de cette situation désastreuse. Que peut-on dire lorsqu'on entend parler d'un archimillionnaire trafiquant de drogue qui écope de dix ans de prison mais qui se trouve libre après avoir passé deux mois seulement derrière les barreaux ? Par contre un simple petit revendeur ne retrouvera pas sa liberté qu'après avoir purgé au minimum plus d'une année et plus. En somme, M. Charfi semble retrousser ses manches et déclarer la guerre contre la corruption et la bureaucratie. Réussira-t-il, là où ces prédécesseurs ont échoué ? Attendons pour voir ?