Annoncé par l'ex-ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, lors de sa visite à Naâma, le projet du nouveau découpage aurait été définitivement retiré par le président de la République. Cet état de fait a été favorablement accueilli par les citoyens qui saluent une décision motivée, juste et courageuse du chef de l'Etat. Le principe veut que le découpage administratif se réalisera avec des critères bien définis, entre autres la démographie, l'éloignement et surtout le volet financier. Malheureusement, ce n'est pas le cas pour certaines mentalités qui veulent toujours nager dans les eaux troubles. En lieu et place de la loi de la République, ces personnes aux esprits d'un autre âge, préfèrent le choix du passe-droit, du régionalisme et du tribalisme. Comme nous l'avons donné précédemment, depuis la déclaration de l'ex-ministre de l'Intérieur sur l'éventuel projet dudit découpage, plus de 90 dossiers de classement de villes au rang de wilaya ont été formulées. Le nombre est deux fois plus élevé pour les communes qui voulaient se reconvertir en daïra. Bien avant même que le projet ne soit étudié par le gouvernement, certaines parties qui voulaient à tout pris mettre le feu aux poudres ont fait circuler des fausses informations, allant jusqu'à annoncer les noms des futures wilayas et nouvelles daïras. Des rumeurs les plus folles ont circulé à travers l'ensemble du territoire national. Les félicitations «Mabrouk Alikoum wilaya» ont fait le tour du territoire national. Pour tenter d'authentifier sa source, chacun jure à sa manière, allant jusqu'à inventer que c'est le général X où des hauts fonctionnaires de l' Etat qui lui auraient donné l'information. «Je vous jure que le dossier se trouve sur la table du président de la République et que le nom de notre ville a été élevé au rang de wilaya», disent-ils. Que ce soit dans la rue, les mosquées, les cafés, les bus et ailleurs, le sujet du nouveau découpage demeure le centre des discussions des milliers d'Algériens. «Peu importe l'appellation, disent-ils, wilaya déléguée, wilaya tout court ou département, l'essentiel est de décrocher le statut de wilaya. Ignorant complètement les lois de la République, les auteurs des mensonges ne manquent pas d'ajouter: «Vous savez bien que chaque région compte sur ses «hommes» qui ont des bras longs afin de décrocher le statut de wilaya». Même les Algériens établis à l'étranger n'arrêtent pas d'interroger leurs proches et connaissances dans le but de connaître si leur ville, daïra où commune faisait bel et bien partie des nouvelles wilayas. Le comble est que des énergumènes bien connus ont commencé d'ores et déjà à monter la tête à la population, l'incitant à descendre dans la rue dans le cas où le nom de leur daïra où commune ne figurait pas dans le nouveau découpage. La majorité des noms de daïras avancés officieusement comme nouvelles wilayas, se trouvent à une vingtaine de kilomètres seulement de l'actuel chef-lieu où elles sont rattachées et ne dépassent pas les 2 000 âmes. La question qui mérite d'être posée est la suivante : le nouveau découpage administratif, est-il vraiment nécessaire ? Nous pouvons donner deux réponses à cette question, par le oui et par le non. Le Oui avec un grand O, si cela est dans l'intérêt du pays et du citoyen et le Non avec un grand N, dans le cas où cela, portait préjudice au pays et paralyse le citoyen. Nul ne peut nier que des citoyens habitants des contrées, souffrent réellement de l'éloignement de leur chef-lieu de wilaya, surtout dans le sud du pays. A ce sujet, une révision de l'actuel découpage est vraiment nécessaire afin d'y remédier à ce problème. Malheureusement, les mauvaises habitudes de voir les choses, habitent toujours les mentalités de certaines catégories de personnes qui ne ratent aucun événement pour allumer l'étincelle afin de mettre le feu aux poudres. Détournant les véritables critères nécessaires à la création d'un chef-lieu de wilaya, ces individus tentent d'inventer des histoires dans le but d'induire la population en erreur. Ces personnes irresponsables oublient qu'en raison de la crise économique mondiale, des pays les plus développés sont en train de restreindre non seulement leur carte de département mais également leurs représentations diplomatiques à l'étranger. L'étude d'un nouveau découpage administratif coûtera aux caisses de l'Etat plus de 5 000 milliards de centimes. Afin de mettre un terme à cette zizanie et des conséquences que peut engendrer ce découpage administratif, le président de la République a décidé de surseoir à ce projet qui, en réalité n'est pas la priorité des Algériens.