Une rencontre a été organisée hier, au Palais des nations, Club des pins, sous la présidence du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia, réunissant les walis des wilayas du Centre, du Sud et des Hauts-Plateaux du centre. Les ministres de l'Agriculture et du Développement rural, du Commerce, de l'Habitat et de l'urbanisme, de l'Industrie, de la PME et de la Promotion des investissements, de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et de la Ville, et la secrétaire d'Etat chargée de l'Environnement, ainsi que des représentants du ministère des Finances, étaient également présents. Des représentants de la Sûreté et de la Gendarmerie nationales ont participé à cette rencontre. Les walis concernés sont ceux d'Adrar, Laghouat, Biskra, Béchar, Blida, Bouira, Tamanrasset, Tizi Ouzou, Alger, Djelfa, Médéa, M'sila, Ouargla, Illizi, Boumerdès, Tindouf, El-Oued, Tipasa, Aïn Defla et Ghardaïa. L'ordre du jour comportait l'étude de sept dossiers : le bilan de l'éradication des marchés informels et leur redéploiement, l'hygiène de l'environnement, la promotion de l'agriculture et la relance de l'investissement agricole, la situation de la distribution du logement public locatif achevé, la lutte contre la délinquance et la corruption, et la réhabilitation des services publics et la facilité des procédures administratives. «Nous sommes sur le chemin des réformes et de la créativité. Il faut une nouvelle dynamique pour l'administration», a souligné le ministre de l'Intérieur. Le premier dossier à être ouvert lors de cette rencontre est celui de l'éradication des marchés informels et de leur redéploiement. Ould Kablia a évoqué, à cet effet, le recensement de 70 613 commerces illicites. Ces derniers, a-t-il ajouté, doivent être éradiqués et réorganisés de façon à pouvoir les redéployer. Il a préconisé l'aménagement des marchés de proximités, en annonçant qu'une enveloppe de 14 milliards de DA a été dégagée du ministère du Commerce, avec un autre financement du ministère de l'Intérieur, pour la création de locaux commerciaux. Dans le même sillage, le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a présenté un rapport complet des mesures prises par son ministère pour éradiquer ce phénomène, exhortant les walis présents à suivre les directives en attendant la construction des marchés couverts et de proximité. Il a tenu également à les sensibiliser sur un programme de permanence concernant la rareté des produits alimentaire pendants les fêtes nationales et religieuses, en attendant de trouver un «texte de loi adéquat». La parole a été ensuite donnée aux différents walis afin d'exposer les problèmes qu'ils rencontrent sur le terrain pour mener à bien cette opération, tels que la réglementation, le manque d'assistance technique et financière et l'hygiène. Après les avoir écoutés, le ministre de l'Intérieur a expliqué que l'opération d'éradication des marchés informel ne doit pas être une «opération coup-de-poing» et qu'il était plus judicieux à l'avenir, de parler de «résorption et non d'éradication». Il a ordonné à ce que l'opération se fasse de manière progressive, en commençant par les marchés qui occupent les rues, les accès d'immeubles et les locaux commerciaux. «L'urgence est là ! Et il a été décidé de la réhabilitation dans sa globalité», a-t-il tonné. En ce sens, il a informé l'ensemble des walis de choisir des sites proches du consommateur, seulement, ces espaces doivent être maintenus. Ould Kablia a souligné que c'étaient le chômage et l'absence de l'Etat qui ont généré le phénomène de l'informel. «Pendant les années1990, l'Etat était absent et la police avait autre chose à faire. Maintenant, nous avons des brigades spéciales pour cela», a-t-il expliqué. Il a, par ailleurs, critiqué la gestion des marchés de gros, qui, selon lui, ne répondent pas aux normes. «Nous ne sommes pas encore prêt pour accéder au rang des marchés de gros mondiaux», a-t-il constaté en informant de la création d'un institut de logistique pour la formation de cadres pour ce genre de management. Il a également pointé du doigt les présidents des APC qui ne font pas leur travail. «Les walis entreprennent des actions qui relèvent des attributions des APC. Il faut qu'ils fassent leur travail (P/APC, ndrl)», a-t-il ordonné, en rassurant qu'il n'aura aucun problème pour le financement et que l'Etat interviendra pour fournir son aide.