Cela fait quand même un bon bout de temps que des émeutes d'envergure ont déserté les rues algériennes. De temps à autre, tout de même, éclatent des crises sous une forme localisée. Celles-ci sont assez fréquentes, mais ne sont pas coordonnées. Même si elles sont prévisibles, elles surviennent quand même. On peut se demander pourquoi elles surviennent alors qu'elles étaient prévisibles et prévues. Passe encore que ces crises locales se traduisent par des séries d'émeutes, pour exprimer un ras-le-bol d'origine sociale, le plus dangereux est que se produisent des conflits inter-communautaires, inter-tribaux, ce qui met gravement en péril la cohésion nationale, le sentiment national et l'unité nationale. Mention donc spéciale pour des conflits et litiges qui opposent des communautés différentes. Quand bien même, il n'apparaît pas du tout que ces émeutes ou confrontations soient coordonnées, puisqu'elles ne surviennent pas en même temps – leur fréquence dans leur rotation géographique, même avec un étalement dans le temps –, elles risqueront de finir en conjonction. Parmi les crises qui peuvent s'aggraver, celles qui opposent des communautés sont à traiter spécialement, car elles risquent d'être durables et n'ont pas toujours une solution concertée. Prévenir les crises qui peuvent s'aggraver, les gérer par le dialogue et des solutions hors répression bien avant qu'elles ne surviennent, comme le disait le Président, en traiter les causes de façon à ce que celles-ci ne resurgissent plus pour redonner naissance à d'autres, quelle que soit leur nature, devraient faire partie de nos traditions. Comment anticiper et faire disparaître les foyers de crise ? Pour le moment, et selon l'observation du passé, seuls les pouvoirs publics en ont la charge d'y faire face, alors que les élus apparaissent comme en étant dispensés.