Plus on s'approche du délai limite pour le dépôt des dossiers de candidatures au niveau de l'administration prévu pour le 10 octobre prochain, plus la vie politique paraît mouvementée. L'échéance du 29 novembre approche à grands pas dans une manœuvre tous azimuts pour la confection des listes des candidats. Une opération qui ne semble pas de tout repos pour la classe politique engagée dans la course au pouvoir local. Les préoccupations actuelles pour les formations politiques semblent être l'arrêt définitif de leurs listes de candidature. Les déchirures au sein des structures organiques de beaucoup de partis sont visibles et affaiblissent la fiabilité de cette opération déjà empreinte d'inquiétude grandissante qui s'est installée dans les états-majors des partis. Elle est provoquée par une véritable pénurie de candidats aux élections locales. Un phénomène qui s'est généralisé touchant y compris les partis dits «grands». «En effet, le double scrutin du 29 novembre, le plus intéressant des élections, est entaché d'injures et de calomnie entre militants d'une même appartenance organique et politique en rapport avec la guerre de positionnement sur les listes de candidature, exigeant à souscrire un certain nombre de garanties portant sur le classement de chaque candidat dans la liste à présenter au collège électoral. Nombre de structures de base de partis politiques n'arrivent toujours pas à boucler les listes de candidature comme le stipule la loi. De rudes tractations sont menées ici et là pour convaincre les postulants à se soumettre à la discipline partisane. Dans beaucoup de communes, les acteurs politiques ont recours à l'esprit tribal pour combler le déficit de candidats et être au rendez-vous avec la date limite de dépôt de dossiers de candidature. Les échos ne manquent pas de faire mention de l'ambiance de débats houleux qui règnent au sein des formations politiques dans cette guerre de positionnement. A Tissemsilt, trois dossiers de candidature aux Assemblées populaires communales et de wilaya ont été retirés, depuis le début de cette opération jusqu'au mardi 18 septembre, au niveau de la wilaya de Tissemsilt, selon la radio locale. Il s'agit de trois retraits de dossiers de candidature, aux noms des formations politiques, indique-t-on de même source. Le retrait des documents nécessaires à la constitution des dossiers de candidature aux élections locales, prévues le 29 novembre prochain, s'effectue au niveau du service de la DRAG, où une cellule a été mise en place pour la circonstance. Les documents remis aux candidats se présentent sous la forme d'une chemise dossier comprenant «un formulaire de déclaration de candidature», «une notice de renseignements individuels». La remise de ces documents intervient sur présentation par le représentant dûment habilité des postulants à la candidature d'une lettre annonçant l'intention de constituer une liste de candidats. La déclaration de candidature doit être accompagnée d'un dossier pour chaque candidat titulaire et suppléant, figurant sur la liste, comportant les pièces justificatives, à savoir «un extrait de l'acte de naissance», «un extrait du casier judiciaire (bulletin n°3) datant de moins de 3 mois», «un certificat de nationalité algérienne», «un certificat de résidence» ainsi qu' «une copie conforme à l'original de la carte nationale d'identité ou toute autre pièce justifiant l'identité». Le dossier devrait également comporter «une copie conforme à l'original de la carte d'électeur ou d'une attestation d'inscription sur la liste électorale de la circonscription électorale concernée par la candidature», «une attestation d'accomplissement ou de dispense du service national», «une copie du programme de la compagne électorale» et «deux photos d'identité dont une sous forme de négatif pour la reproduction». S'agissant des candidats indépendants, aucun retrait de dossier n'a été enregistré jusqu'ici, selon nos sources. Cette situation de mécontentement et de frustration freine l'enregistrement des candidatures aux élections locales alors que les commissions locales notamment au sein du FLN, END, PT, MPA, PNSD, FNA, MEN, FAN, FNL, FFS, RA, ME, FJD, FND, ANR, AHD 54 (Coalition de l'Algérie verte qui regroupe le MSP, Islah et Ennahda, le parti d'El Karama, PNA, Front El Moustakbel, PLJ, PGN, PJD, Fadjr El Djadid), FCN, En Nour El Djazairi, UFDS, RPR, FNJS et MJD, traînent à trancher car il y a moins de candidats. Pour les leaders politiques mis devant le fait accompli et surtout préoccupés par l'avenir, on tente de percevoir les données générales, les grandes lignes de ce que pourrait être ce test des élections locales afin de s'inscrire dans une démarche de la maîtrise de la question pour limiter les dégâts. Des questions qui sont apparentes, tout d'abord ne pas se laisser entraîner dans des querelles et préserver la cohésion interne au sein de chaque parti politique. Ramener pour cela la menace et le mécontentement à leurs justes proportions car d'aucuns parmi les observateurs craignent des cataclysmes sans précédent. L'accession au pouvoir local paraît aujourd'hui difficile, les partis politiques après le semi-échec enregistré lors des législatives du 17 mai dernier peinent à reprendre leur souffle, se faire une assise ou un lit électoral à partir des collectivités locales et de fait reprendre et reconquérir la confiance de l'électorat. En sera-t-il ainsi le 29 novembre ? Les observateurs ne manquent pas de faire remarquer que la majorité des partis politiques sont en train de montrer qu'ils ne savent pas joindre les actes au discours, notamment celui de laisser la place à la nouvelle génération et aux femmes. L'exercice du mandat local à l'APC ou à l'APW requiert une oreille attentive aux préoccupations immédiates et quotidiennes des populations, d'où cette absolue exigence de placer à la tête des municipalités des hommes qui connaissent bien le terrain et qui par leur expérience personnelle sont capables de faire bouger leurs administrés dans le sens d'initiatives nouvelles en faveur de la collectivité et de l'intérêt général. Ainsi, pour la désignation des candidats, les partis concourant au suffrage des électeurs devraient tenir compte de la probité morale des prétendants qui doivent être choisis.