La Chine et le Japon devraient chercher un compromis pour régler la crise diplomatique engendrée par un incident maritime, a déclaré, hier à Pékin, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. «Il y a un besoin de trouver directement des accords, de chercher un compromis», a dit M. Lavrov qui accompagne à Pékin le président russe Dmitri Medvedev. «La Russie n'est en aucun cas impliquée», a ajouté le chef de la diplomatie russe. «Nous ne prenons en considération qu'une chose: le respect des règles légales internationales dans toutes les disputes» territoriales, a-t-il dit devant quelques journalistes. La crise diplomatique entre le Japon et la Chine s'est envenimée lundi, Tokyo ayant exigé que Pékin rappelle deux navires de ses pêcheries envoyés près d'îlots disputés afin de protéger les marins chinois. Les îlots inhabités Senkaku/Diaoyu sont au centre de la querelle depuis l'arraisonnement, début septembre, d'un chalutier chinois par des patrouilleurs nippons avec lesquels il venait d'entrer en collision. Gardé à vue 16 jours au Japon, le capitaine du bateau de pêche a été libéré vendredi au vu «des conséquences (...) sur les relations entre le Japon et la Chine», dans un geste d'apaisement. Mais la tension n'est pas retombée et le Japon a annoncé hier qu'il allait demander à la Chine de payer les dommages causés à ses deux patrouilleurs. Samedi, la Chine avait exigé des excuses et des compensation pour la détention du capitaine du chalutier. Le Premier ministre japonais, Naoto Kan en personne, a rejeté cette revendication dimanche. Les Diaoyu/Senkaku se trouvent dans des eaux poissonneuses, dans une zone riche en hydrocarbures, gaz notamment, et stratégique sur la route de la Chine vers la haute mer. Elles sont revendiquées par la Chine et le Japon, qui les contrôlent de facto depuis la fin du 19e siècle, ainsi que par Taïwan. La Russie a elle-même une dispute territoriale maritime avec le Japon à propos des îles Kouriles.