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Gros bonnets, milliardaires et affairistes saignent le Trésor public
Publié dans La Nouvelle République le 01 - 10 - 2012

Certains nouveaux débarqués dans le monde des affaires ou du business et que beaucoup de gens qualifient de nouveaux riches ou de parvenus grâce à leurs méthodes et manœuvres illicites qui leur avaient permis d'avoir des biens publics ou privés pataugent toujours en eaux troubles à la faveur d'alliances que permet une corruption omniprésente.
Annaba, la ville de l'acier, n'a vraisemblablement jamais cessé d'attirer les hommes d'affaires, des multimilliardaires mystérieux, voire de gros bonnets fraîchement débarqués pour élargir leur terrain et agrandir leur fortune. Ils sont venus de partout : Est, Ouest, Sud et Centre. Ainsi la quasi-totalité des beaux endroits, à savoir la zone touristique de la baie côtière du chef-lieu de la wilaya, est-elle envahie par des bâtisses haut standing. Notons que plus de 2 000 somptueuses et volumineuses villas qui valent plus de 3 milliards chacune existent actuellement dans la capitale du pays, nous confient certaines sources fiables auprès des impôts. Par ailleurs, nos indicateurs avancent que de toute évidence, à l'heure actuelle, il a été recensé près de quatre-vingt milliardaires vivant aujourd'hui à Annaba. Les réponses que tout le monde attend sont relatives à la question classique que l'on se pose, à savoir comment ces riches ont-ils fait pour avoir tout cet argent ? Ces énigmatiques bourgeois payent-ils l'impôt sur le patrimoine ? Comment expliquer le fait que 50 ans après l'indépendance, soit après l'adoption d'une politique économique de bazar, l'Algérie compte autant d'archimilliardaires qui ont fait fortune aux moyens de passe-droit et de corruption. De nombreuses richesses affichées de manière ostentatoire dans plusieurs belles régions comme Sétif, Guelma, Annaba, Constantine, Alger et Oran n'ont jamais fait l'objet d'aucune enquête ou de questionnement de la part de ceux chargés des mécanismes de régulation, à commencer par les services des impôts qui ne les ont jamais inquiétés mais qui harcèlent les petits commerçants en les taxant à la moindre faute. Certes, nous ne pouvons savoir avec exactitude combien de dizaines de milliards de dinars de déficit accuse le Trésor public en matière de dettes fiscales ! Tout laisse à penser que ce sont des chiffres vraiment affolants qui sont avancés et qui représentent la réalité du problème en question ? Les entrepreneurs qui ne s'acquittent pas de leurs dus et qui n'ont jamais été inquiétés par un redressement fiscal sont légion dans ce pays et leurs relais au niveau des structures concernées pullulent. Nos décideurs doivent mettre fin à cette immunité dont jouissent certains. Des milliardaires fraudent avec le fisc Des experts dans le domaine soulignent un état des lieux actuel qui démontre une situation désastreuse où tous les indicateurs sont au rouge, matérialisant une vraie menace sur la tirelire du pays. Or, l'impôt sur les riches à Annaba n'a jamais rapporté au Trésor public qu'une modique somme de quelques millions de centimes et beaucoup de gros bonnets, hommes d'affaires et industriels, font tout pour ne rien payer à l'Etat. A Annaba et à El-Tarf, c'est du jamais-vu Plusieurs milliardaires qui se sont enrichis grâce l'importation de produits ferreux, le bâtiment et la transformation de la tomate ne cessent de courtiser les responsables locaux des partis FLN et RND afin de pouvoir protéger leurs biens mal acquis et d'origine douteuse. En effet, depuis le règne de Belaïd Abdessalem, l'impôt sur le patrimoine n'avait pas changé durant toute une décennie ni même gonflé les recettes de l'Etat. Certains contribuables nous indiquent certaines sources de la direction des impôts, assujettis à cet impôt sur le patrimoine, fraudent parfois en toute légalité en morcelant leur patrimoine au nom de membres de leurs familles et proches. Les agents des impôts ont commencé déjà des opérations de vérification des fortunes liées aux «signes extérieurs de richesse» de nombreux nouveaux riches algériens. Ces agents ne connaissent pas encore toutes les ruses employées par les fraudeurs. De vrais milliardaires soumis à l'impôt sur le patrimoine font des déclarations de revenus non compatibles avec leur train de vie et leur patrimoine, des opérations de transactions immobilières dépassant largement des milliards. Ce sont des fortunes clandestines que les enquêteurs devraient traquer. D'après des experts comptables, des centaines de milliards de dinars sont à récupérer si les efforts du fisc, en étroite collaboration des brigades économiques, arrivent à toucher l'ensemble des fortunes des faux milliardaires à l'Est qui arnaquent toujours l'Etat. Les décideurs se doivent de mettre de l'ordre dans notre pole monétaire et financier tout en veillant au respect des échéances de remboursement des crédits d'investissement et des recouvrements des impôts.

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