Les images défilent devant mes yeux comme si elles dataient d'hier. Elles se figent un instant sur le longiligne buteur du MC Oran des années 1970. Abdelkader Fréha à la tête d'or aux côtés de l'autre buteur de charme, Belkedrouci. Je revois aussi le gardien Ouanès et les frères Chaïb ainsi que le défunt Hadefi Miloud, le Benckenbauer algérien. Toutes ces images donnent des frissons et émeuvent tant ces joueurs qui ont émerveillé par leur talent les férus de la balle ronde. Toute aussi émouvante que la disparition de Fréha Abdelkader qui, à lui seul, représentait un grand pan de l'histoire du MCO. Il est parti sur la pointe des pieds. Ces mêmes pieds magiques qui faisaient trembler les filets des équipes adverses, y compris le Santos du Brésil de la perle noire, Pelé. En 1968, Fréha, faisant partie de l'équipe nationale, a marqué un but de toute beauté à cette équipe. Ces images, je les vois et les revois encore et je les savoure peut-être pour la dernière fois car des joueurs de la trempe de Fréha, il n'en existe plus. Mais pour l'instant, ces images me renvoient à une époque digne d'en être une. Une époque où les joueurs débordaient de talent, de simplicité et d'humilité. Savez-vous que ce grand joueur, une fois sa carrière terminée, a vécu en retrait du football tout comme son coéquipier de charme, Belkedrouci. Une paire magique qui a inscrit en lettres d'or l'histoire du MCO et du football algérien. Tout comme les autres joueurs de leur génération, morts ou vivants et dont on n'entend plus parler. Leurs noms sciemment ou involontairement «rayés» des tablettes de notre football reviennent de temps à autre nous rappeler ce bon vieux temps où cette discipline a tellement procuré du bonheur au public. Fréha est certes parti sur la pointe des pieds mais les images sont là, figées devant mes yeux et je les revois autant de fois sans jamais me lasser. Adieu Fréha.