x, L'objectif tracé par l'Algérie de créer deux millions de PME à l'horizon 2025, contre 650 000 actuellement, est possible à condition de sortir du cercle de l'import-import caractérisant l'économie nationale, a estimé, hier, Zaïm Bensaci, le président du Conseil national consultatif de la PME (CNCPME). «Créer deux millions de PME c'est possible à condition de mettre en place une véritable stratégie industrielle et de sortir du cercle infernal de l'import-import», a préconisé M. Bensaci sur les ondes de la Radio nationale. Les quelque 50 milliards de dollars d'importations algériennes «me font froid au dos», a-t-il confié, déplorant l'importation annuelle de pas moins de 4 milliards de dollars d'unités industrielles relevant de la sous-traitance alors que les PME algériennes étaient, selon lui, capables à répondre à ces besoins. «En important ces unités nous avons aussi importé du chômage», a averti le président du CNCPME. Selon lui, 300 PME algériennes activent dans la seule sous-traitance mécanique, alors que les chiffres du ministère de l'Industrie et la PME parlent de plus de 600 entreprises de sous-traitance activant actuellement sur le marché. Le même constat s'applique sur les services, selon M. Bensaci qui a critiqué le recours abusif de l'Algérie à l'importation de services qui lui coûtent quelque 14 milliards de dollars par an. «Les bureaux d'études étrangers se font un argent fou au moment où les bureaux d'études algériens peinent à se placer sur le marché», a-t-il regretté. Il a dans l'ensemble déploré le fait que le secteur des PME «ait été délaissé pour longtemps», tout en se montrant optimiste des résultats de sa récente rencontre avec le nouveau ministre de l'Industrie, M. Rahmani. «Pour une fois, tout se déroule normalement, je crois que nous allons enfin pouvoir concrétiser quelque chose de concret», s'est-il réjoui en ajoutant que sa rencontre avec M. Rahmani a été positive. Le plan d'action du ministère de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement prévoit d'atteindre plus d'un million de PME en 2015, 1,34 million en 2020 et 2 millions à l'horizon 2025. Quant au programme de mise à niveau des PME, M. Bensaci a appelé à le «revoir carrément et le corriger de telle sorte que nos PME deviennent plus attractives sur tous les plans». Concernant le rééchelonnement des dettes fiscales et bancaires des PME, engagé cette année, il a estimé que «ces décisions étaient bonnes mais presque obsolètes au niveau de leur application sur le terrain notamment à cause des barrières bureaucratiques». M. Bensaci a surtout insisté sur la nécessité de «réserver un traitement équitable entre les entreprises publiques et privées car elles tirent toutes la même charrette».