Des affrontements ont eu lieu avant-hier toute la nuit dans le chef-lieu de la wilaya de Mascara, entre des jeunes riverains des différentes cités, notamment ceux de la route d'Oran et la zone 8, et des éléments de la police. Les jeunes en colère qui ont saccagé tout sur leur passage, y compris le service des urgences de l'hôpital Meslem Tayeb, s'en sont pris aux policiers qu'ils «accusent» d'avoir tué un jeune répondant aux initiales de S.A âgé de 33 ans, dans des conditions confuses au niveau de la cité des frères Benfetta et ce, vers 18h20mn du mardi 9 octobre. Dans un avis émanant de la cellule de communication de la Sûreté de wilaya, et dont nous avons eu une copie, le défunt, selon ce communiqué laconique, était connu des services de police, ce qui démontre qu'il était un individu répréhensible. Pour la Sûreté de wilaya, l'affaire s'est déroulée, quand une patrouille de police effectuant un contrôle à pied a remarqué un individu suspect qui, au vu des policiers aurait «ingéré» des produits non identifiés. Après un contrôle de situation, l'individu sera embarqué vers la 6e sûreté urbaine pour être entendu en vue d'une éventuelle présentation devant le magistrat instructeur auprès du tribunal du chef-lieu. Cependant, pour des raisons non encore élucidées, le défunt sera évacué par les services de la Protection civile vers l'hôpital Meslem-Tayeb, où il rendit l'âme un quart d'heure après son admission à l'hôpital. Selon le communiqué, le médecin de garde aurait constaté au cours de l'auscultation du détenu, qu'il présentait des signes palpables ayant des dérivées de pharmacopées, ce qui nécessitait un lavage d'estomac en extrême urgence. Pour les jeunes de la cité de la route d'Oran, rencontrés au cours de la soirée où les affrontements ont eu lieu durant toute la nuit, c'est une autre version des faits qui est étalée ou colportée sur la voie publique où les accusations sont unanimes quant à la question de la bavure policière. L'enquête diligentée par les services concernés et l'autopsie qui a été pratiquée par le médecin légiste au niveau de l'hôpital du chef-lieu en ce mercredi 10 octobre, déterminera avec exactitude les raisons exactes du décès du défunt. A l'heure où nous mettons sous presse, la situation est à son paroxysme ce qui laisse présager un climat insurrectionnel sur fond de crise sociale. Nous y reviendrons.