«Ce n'est jamais le moment d'en parler, parce qu'il y a toujours des entraîneurs en place». Mais quand même, moins de 72 heures après la première défaite de Didier Deschamps à la tête de l'équipe de France, Zinedine Zidane a réaffirmé, hier, lors d'un entretien accordé à L'Equipe que, oui, il envisage de devenir un jour sélectionneur des Bleus. L'hypothèse n'est pas nouvelle, le nom de Zidane a même circulé cet été au moment de trouver un successeur à Laurent Blanc. Cette fois, le principal intéressé développe directement son ambition. Et se donne du temps. L'ancien numéro 10 des Bleus n'entend pas se jeter à l'improviste dans un nouvel univers. Comme l'annonçait José Mourinho, il y a deux semaines, il va avant tout suivre une formation d'entraîneur à Clairefontaine. Voici ce qu'il faut retenir de l'entretien de Zinédine Zidane avec Vincent Duluc. Le passage clef de l'enetretien «Je me projette un peu en pensant qu'un jour, une possibilité d'entraîner existera peut-être. Enfin, entraîner, ça c'est sûr, mais oui, un jour, pourquoi ne pas entraîner cette équipe ?» Zinedine Zidane mesure ses propos. A la tête de l'équipe de France, il y a Didier Deschamps, avec lequel «ZZ» a partagé les plus grands succès du football tricolore. De son côté, l'ancien meneur de jeu ne se sent pas encore prêt, mais il place ses pions. Cet été déjà, dans un entretien à Canal+, il admettait l'hypothèse d'un futur sur le banc de l'équipe de France, «dans dix ans peut-être». «Ce n'est pas l'actualité aujourd'hui. J'ai bien d'autres choses à faire avant», répète-t-il dans L'Equipe. Mais une prise de marques de Zidane n'est jamais anecdotique. Ce qu'il n'avait jamais dit Entraîneur, Zinédine Zidane a déjà dit qu'il envisageait de l'être. Il détaille désormais son plan d'approche, qui commence par une formation d'entraîneur à Clairefontaine : «Je vais passer le premier degré, le deuxième degré, jusqu'au DEF, et on verra plus tard pour le diplôme d'entraîneur professionnel. Il faut commencer par quelque chose et je vais commencer cette année», Zidane veut «faire les choses dans les règles de l'art», ce qui implique à ses yeux de se former en école et non sur le tas. «Je sais qu'il y a des entraîneurs sans diplôme, qui ont saisi une opportunité, mais moi ce ne sera pas le cas», assure-t-il. Les phrases à retenir - «Si j'imaginais que ce n'était pas possible, j'arrêterais tout de suite, je ne commencerais même pas ! Si je me posais la question, il y aurait un problème...» Leader technique puis moral en tant que joueur, Zinédine Zidane ne doute définitivement pas de ses capacités à rassembler une équipe derrière lui en tant qu'entraîneur. Il se dit prêt à commencer avec des équipes de jeunes. - «Ce qui m'a manqué, c'est vraiment le terrain, la compétition, quand tu entres avec les poils qui se dressent parce qu'il y a du monde, parce que tu as envie de gagner un match. Tout ça me manque, cette pression, cette responsabilité». S'il ne foulera plus directement les pelouses, Zidane espère retrouver ce qui lui a manqué «plus que tout» depuis sa retraite en tant que joueur il y a six ans. - «Au bout d'un moment, dans l'attaque-défense, l'attaque prend le dessus sur la défense parce qu'il est bien plus difficile de courir derrière le ballon que de courir avec le ballon». Pas encore diplômé, mais déjà affirmé sur ses ambitions de jeu. Mardi, Zidane veut voir les Bleus «aller chercher l'Espagne». Pas tout à fait l'option tactique envisagée par Didier Deschamps qui entend alterner les phases de pressing haut et bas. L'instant drôle Examen blanc : quelle tactique déployer pour battre l'Espagne ? Zidane sèch... et assume. «Je ne suis pas entraîneur, je ne peux pas répondre et je suis en train de passer mes diplômes, justement». L'art de l'esquive, indispensable à tout bon sélectionneur de l'équipe de France.