Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a indiqué, lors de la réunion des cadres de l'administration territoriale, que la politique «ne peut se faire sans se pencher sur le travail des employés de l'administration locale». Avouant l'absence de dialogue entre l'Etat et l'administration depuis les années 1981, pour cause de divers problèmes, notamment la décennie noire, le Premier ministre a souligné qu'il était temps de «réparer» la mauvaise gestion des affaires locales. «Nous avons réalisé énormément de choses dans le pays, seulement des contradictions persistent et c'est dans ce moment-là que vous intervenez», a-t-il adressé aux directeurs de la réglementation des affaires générales (DRAG), aux walis délégués, aux chefs de daïra, aux inspecteurs généraux ainsi qu'aux directeurs de l'administration locale (DAL). Il a affirmé que la réussite du gouvernement vient avec le développement et l'amélioration du travail des cadres de l'administration, tout en se demandant pourquoi cette déchéance du service public si toutes les possibilités financières et humaines sont disponibles, pour répondre enfin par la nécessité de changer les mentalités. «Quand le président de la République a parlé de réconciliation nationale, il ne désignait pas le terrorisme uniquement, mais plutôt la réconciliation avec soi, avec son pays, son histoire et sa vision», a-t-il expliqué, en exhortant les cadres présents à «corriger les choses». Concernant les élections locales du 29 novembre, M. Sellal a expliqué que l'administration doit être «neutre» au maximum, afin de garantir le déroulement de ce rendez-vous dans de bonnes conditions, ces élections venant consolider les réformes du chef de l'Etat. «J'insiste avec force pour que ces élections ce déroulent dans un climat sain et acceptable», a-t-il indiqué. L'autre axe important sur lequel a insisté le Premier ministre est celui de la réhabilitation et l'amélioration du service public. Il a appelé les cadres de l'administration à user de leurs prérogatives pour éradiquer le phénomène de la bureaucratie qui handicape sérieusement le développement du pays. «L'administrateur doit prendre conscience qu'il est au service du citoyen.» Il s'agit de faciliter le quotidien de ce dernier, a-t-il souligné dans ce contexte. Le premier ministre a annoncé qu'il effectuera des visites inopinées sur le terrain pour s'enquérir du travail accompli et d'en contrôler la qualité. Il s'agit de rétablir la confiance du citoyen algérien en les institutions de son pays, a-t-il martelé, déplorant le «fossé qui sépare le citoyen et l'administration aujourd'hui». Il a également évoqué la situation de la jeunesse, sommant les cadres d'ouvrir les maisons de jeunes et les laisser choisir leurs activités. S'agissant du problème du logement, M. Sellal a indiqué que c'est l'une des priorités du gouvernement, soulignant qu'il «n'y a pas de problèmes financiers», indiquant que la construction de 1 450 000 logements va être lancée prochainement ; cependant, il y a des problèmes de terres et d'entrepreneurs que le gouvernement résoudra. Il a informé d'une commission nationale qui inspecte les terres à travers tout le territoire pour la réalisation de grandes cités. Il a par ailleurs avoué le besoin de recourir aux compétences étrangères afin d'éradiquer graduellement le problème du logement. «C'est un objectif qu'il faut atteindre et nous l'atteindrons, seulement, il faut qu'il y ait de la sérénité et de l'intelligence dans le travail», a-t-il recommandé. M. Sellal a réitéré à maintes reprises le changement des mentalités et le comportement des uns et des autres et ceci par la concertation et le dialogue. «Si nous arrivons à corriger toutes ces erreurs, 99% des problèmes des algériens seront éliminés», a-t-il conclu. Ould Kablia insiste sur la réhabilitation du service public Sur la même lancée, le ministre de l'Intérieur et des collectivités locales, Dahou Ould Kablia, a affirmé l'importance de la réhabilitation et la mobilisation des services publics, notamment administratifs, en vue de consolider la confiance du citoyen. Il s'agit, a-t-il insisté, «de mettre fin à tous les aspects de népotisme, de bureaucratie et de clientélisme afin de rétablir la confiance du citoyen en l'administration». Le ministre a souligné dans ce sens l'impératif d'aller à la rencontre des intéressés pour «concrétiser ce programme qui vise essentiellement à prendre en charge les préoccupations des citoyens». Il a affirmé que certaines mesures ont été concrétisées dans l'objectif de l'assainissement de l'environnement, la réhabilitation des services d'hygiène, l'élimination du commerce illicite, la réhabilitation des structures publiques administratives, l'amélioration des conditions d'accueil et d'orientation des citoyens et la prise en charge de leurs préoccupations. «Vous êtes appelés à donner une valeur à votre place dans la chaîne de direction administrative et exploiter toutes les prérogatives qui vous sont conférées pour réaliser les objectifs escomptés et à les concrétiser sur le terrain», a-t-il dit. Et d'ajouter : «L'évaluation professionnelle des cadres de l'administration se fera en fonction des résultats obtenus des bilans de chaque daïra.» Tout en recommandant de prendre toutes ces directives en considération, le responsable des collectivités locales conclura : «Ce ne sont pas des faveurs que vous faites au citoyen et à l'Etat, cela fait partie de votre travail.» Lors de cette rencontre, il était question, aussi, de l'amélioration de l'environnement économique, la poursuite des actions menées pour la réalisation des infrastructures socioéconomiques, la stimulation du développement humain et la moralisation de la voie publique.