Aoulef, une paisible localité située à 250 km d'Adrar vient de connaître un événement sans précédent qui a défrayé la chronique. Jeudi, il est un peu plus de 8h, une jeune fille, M. N., âgée de 17 ou 18 ans, se dirige vers le lycée où elle étudie. Elle a l'habitude de prendre ce chemin, un petit raccourci qui lui fera gagner quelques précieuses minutes. M. N. ne se doutait pas un seul instant qu'elle était suivie depuis son départ et que l'on guettait le moment propice pour agir. En effet, un véhicule, avec deux personnes à bord, roule doucement pour s'immobiliser à hauteur de la jeune fille. Sous la menace d'armes blanches, elle est embarquée dans le véhicule. Un kidnapping en plein jour ! Quelle audace et quel cran ! Les deux inconnus mettent le cap vers la frontière malienne à travers le redoutable désert du Tanezrouft, un désert connu pour son implacabilité. Il n'y a ni arbre ni pierre. Rien à l'horizon. Les deux ravisseurs étaient munis d'une boussole qui leur permettait de se diriger. Rappelons qu'ils demeurent cagoulés depuis le début de l'enlèvement et ne se découvrent à aucun moment de peur d'être reconnus plus tard. Le véhicule roule à toute vitesse et ils finissent par atteindre la frontière. Direction Tombouctou, une ville malienne située à quelque 400 km de là. De temps à autre, ils s'arrêtent pour s'orienter. Puis, à quelques kilomètres de Tombouctou, ils commencent à tourner en rond. Ce qui attire des Touareg qui surveillaient leur troupeau. Pensant que ce véhicule était perdu, ils s'approchent des deux ravisseurs. Ces derniers, se voyant rejoints, décident de jeter la fille par la portière et s'esquisser dans un tourbillon de poussière. Les Touareg découvrent la jeune fille qui leur raconte sa mésaventure. Rassurée, elle est conduite chez eux et passe la nuit dans une khéïma. Le lendemain, ils décident de la raccompagner jusqu'à Aoulef à bord de leur véhicule. A un ou deux kilomètres de la ville d'Aoulef, ils la déposent parce qu'ils n'avait pas de papiers sur eux et lui indiquent le chemin à suivre. Finalement, la jeune fille parvient à rejoindre le domicile familial. La jeune fille n'a subi aucun sévices et s'en sort avec une grosse frayeur. Comme le dit si bien Voltaire : «Tout est bien qui finit bien.»