La consolidation et la dotation du Mali d'institutions stables sont pour le ministre burkinabè des Affaires étrangères et de la Coopération régionale en visite hier, à Alger, «à même de pouvoir régler de manière durable les problèmes que connaît le nord du Mali». La séance de travail, hier, entre le chef de la diplomatie burkinabè, M. Djibril, et M. Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébine et africaines intervient au lendemain de la tenue de la réunion de Bamako sur la crise malienne. Il est utile de rappeler que la réunion de Bamako a permis de mettre l'accent sur une vision globale de solution de la crise malienne. Il s'agit à ce propos de l'élaboration d'une feuille de route visant la transition politique au Mali, l'organisation de négociations avec les groupes armés au nord du pays avec l'exclusion des groupes terroristes, cible de la lutte anti-terroriste. Le délai de 45 jours, dont fait part la résolution adoptée par le Conseil de sécurité sur la crise malienne est consacré par Bamako, pour les acteurs des pays du champ, l'Union africaine et la Cedeao pour peaufiner une feuille de route à même de traduire un processus de solution politique et sécuritaire à la crise malienne. Ce qui a été par ailleurs au menu de la réunion tenue à Bamako au lendemain de l'adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 2071 sur le Mali et dont les mécanismes et la teneur de l'intervention militaire au nord malien sont à définir et à élaborer par les consultations de part et d'autres qu'il s'agisse de consultations d'ordre bilatérale, régionale ou internationale dont celle tenue hier à Alger, entre M. Messahel et M. Djibril Burkinabé. Le ministre burkinabé a fait savoir hier, au terme d'une séance de travail avec M. Messahel que «nous restons convaincus de nos représentants de la Cédéao dans un processus de dialogue et la présence de l'Algérie, grand voisin et acteur régional est incontournable», a-t-il précisé. «Nous pourrions par la concertation mieux aider les autorités maliennes» à gérer la crise qui secoue depuis mars dernier le Mali. Par ailleurs, M. Bassolé a fait savoir que son pays et Alger ont «tenu à préciser le fait qu'il n'y a pas d'opposition et de clivage entre les pro-interventions militaires et les anti-interventions militaires» selon les propos de B. Djibril. Ce qui s'apparente encore une fois à une déclaration à même de clarifier la portée de la résolution 2071 ouvrant la voie à une intervention militaire qui fait objet depuis d‘intenses consultations encore sur fond de la teneur de l'actualité internationale pour ne citer que la présidentielle américaine en cours. Ceci étant, la Cédéao qui, au lendemain de la crise malienne était au premier rang dans la constitution d'une force militaire de l'Afrique de l'Ouest, a été appelée à temporiser sa démarche par l'ONU et ce, devant l'absence d'adoption d'une résolution par le Conseil de sécurité.