De très violents raids aériens ont visé hier la banlieue nord de Damas où des combats opposaient l'armée aux rebelles au dernier jour du cessez-le-feu mort-né initié par l'émissaire international Lakhdar Brahimi. Durant deux heures tôt le matin, les bombardements étaient si intenses que les vitres des appartements dans le centre de Damas tremblaient. «Il y a eu 34 raids en trois heures ce matin à travers le pays. Il s'agit de l'utilisation la plus violente de chasseurs bombardiers depuis l'entrée en action de l'aviation, cet été», a affirmé le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme. Vers 11h15 les avions de chasse continuaient à survoler la capitale. «Les raids visent les fermes de Harasta où se déroulent des combats au sol», a affirmé l'OSDH, basé en Grande-Bretagne et qui s'appuie sur un réseau de militants et de sources médicales dans les hôpitaux civils et militaires à travers le pays. Par ailleurs, selon l'OSDH, des tirs d'artillerie visent également Douma, située à 13 km au nord-est de Damas, où trois civils ont été tués, et des villages dans la province de Damas. Selon une source de sécurité à Damas, «l'armée mène des raids aériens sur les terres agricoles et les vergers aux alentours, car les rebelles s'y regroupent et essaient d'y renforcer leurs positions. Elle agit conformément aux conditions définies pour le cessez-le-feu», ajoute cette source. L'armée et les rebelles se sont mutuellement accusés d'être responsables de l'échec de la trêve proposée pour la fête de l'Aïd El-Adha de vendredi à lundi par l'émissaire international et avaient prévenu qu'ils riposteraient à toute violation. En fin de matinée lundi, un attentat à la voiture piégée à la périphérie de Damas a causé la mort d'au moins dix personnes, dont des femmes et des enfants, a indiqué la télévision officielle syrienne. Un attentat le 3 septembre dans cette banlieue au sud-est de Damas, principalement chrétienne et druze, et favorable au régime du président Bachar el-Assad, avait fait 27 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Dans le Nord, les rebelles continuaient leurs attaques pour tenter de s'emparer de la base militaire loyaliste de Wadi Deif, et selon l'OSDH, cinq soldats ont trouvé lundi la mort. Des avions ont également bombardé Maaret al-Noomane, une localité stratégique sur la route entre Damas et Alep, que les rebelles ont conquise le 9 octobre. À Alep, des combats sporadiques ont lieu au rond-point Lairamoune, dans le quartier de Zahra, dans le Nord-Ouest, où se trouve le quartier général des services de renseignements de l'armée de l'air, a souligné l'OSDH. La situation en Syrie ne fait qu'empirer, a estimé lundi le médiateur international Lakhdar Brahimi en visite à Moscou pour des consultations avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Dimanche, les violences ont fait 134 morts, dont 51 civils, 35 soldats et 48 rebelles, selon l'OSDH.