L'aviation syrienne menait mercredi des raids sur Maaret al-Noomane (nord-ouest) où rebelles et soldats s'affrontent pour le contrôle d'une importante base militaire et d'une portion stratégique de l'autoroute Damas-Alep, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). A 05H30 GMT, les avions de combat ont lancé un premier raid aérien sur le village de Maar Chemcha et sur Maaret al-Noomane, dans la province d'Idleb, selon l'OSDH, qui évoque d'"énormes colonnes de fumée" visibles au-dessus de la région après le largage de trois bombes. Un second raid a ensuite eu lieu, les chasseurs-bombardiers larguant huit bombes, notamment sur le village de Maar Chmarin, alors que de fortes explosions résonnaient à Maaret al-Noomane et dans toutes les localités alentour, a précisé l'OSDH. Au sol, de violents combats opposaient insurgés et troupes régulières aux abords de la base de Wadi Deif, la plus importante de la région. Après avoir lancé le 18 octobre une vaste offensive sur cette position militaire --où sont entreposées armes, munitions et carburant, un matériel vital pour la rébellion--, les insurgés, de l'Armée syrienne libre (ASL) et du Front al-Nosra selon l'OSDH, sont repartis mercredi à l'assaut de la base.L'aviation a en outre bombardé Erbine et Harasta, dans la banlieue nord-est de Damas, où des combats au sol ont fait quatre morts dans les rangs rebelles. Dans la capitale même, des combats et des tirs de roquette avaient lieu dans le quartier de Qaboun, d'après l'OSDH. A Alep également, l'armée de l'air a bombardé plusieurs quartiers, tandis que des combats secouaient plusieurs fronts dans la métropole commerçante du nord. Et dans la campagne environnante, un civil a péri dans les bombardements. Ces nouvelles frappes interviennent deux jours avant l'Aïd al-Adha, l'une des fêtes musulmanes les plus sacrées, à l'occasion de laquelle le médiateur international pour la Syrie Lakhdar Brahimi a appelé à un cessez-le-feu temporaire pour lequel il n'a toutefois obtenu aucun accord formel après une visite de cinq jours à Damas. Avec cette trêve, M. Brahimi espère faire émerger un "processus politique" pour une sortie de crise dans le pays en proie depuis plus de 19 mois à une révolte devenue conflit armé qui a fait, selon l'OSDH, plus de 34.000 morts.