C'est hier que s'est ouvert dans la ville des Genêts, Tizi Ouzou, le 3e colloque dédié à la vie et à l'œuvre du poète et dramaturge Kateb Yacine, disparu en 1989. La rencontre qui se tiendra jusqu'au 31 octobre portera sur le thème : «Une vie et une œuvre nommées Nedjma». Organisée conjointement par le ministère de la Culture, en collaboration avec la Maison de la culture Mouloud-Mammeri et le théâtre régional «Kateb-Yacine» de Tizi-Ouzou, cette rencontre verra l'intervention d'universitaires, de journalistes et de comédiens qui aborderont le thème de la «La configuration de l'amour de la patrie dans l'œuvre de Nedjma». Au menu, il y aura cinq conférences animées par spécialistes en littérature et des linguistes. Ils aborderont l'œuvre de Yacine en rapport avec l'histoire, l'altérité ou la question amazighe. Cette troisième rencontre a été étrennée par une exposition d'articles, de manuscrits et d'objets personnels de Kateb Yacine. Par ailleurs, un concours d'écriture est lancé à l'intention des étudiants de la faculté des lettres et des langues de l'université Mouloud-Mammeri. Au volet festif de ce rendez-vous sont prévues des représentations théâtrales et des lectures de textes assurées par des troupes de théâtre de Tizi Ouzou et de Sétif ainsi que d'anciens comédiens de la troupe du dramaturge. Ce colloque se clôturera avec le dépôt d'une gerbe de fleurs sur la tombe de Kateb Yacine, au carré des Martyrs du cimetière d'El-Alia (Alger). Né à Constantine en août 1929, Kateb Yacine a d'abord fréquenté l'école coranique avant d'être incrit dans une école publique. Alors élève au collège de Constantine, il est exclu de l'établissement lors des événements du 8 -Mai 1945 et emprisonné durant deux mois. Kateb Yacine a publié de nombreuses œuvres dont Soliloques (1946), Abdelkader et l'indépendance algérienne (1948), Le cercle des représailles, Le polygone étoilé (1966) et L'œuvre en fragments. Mais son chef d'œuvre incontesté demeure Nedjma, son unique roman, publié en 1956. Préoccupé par l'édification d'un théâtre populaire, Kateb Yacine s'y attellera jusqu'à sa mort. Ses œuvres théâtrales traduiront avec justesse les préoccupations de ses congénères. Plusieurs pièces théâtrales assoiront sa réputation dans le domaine du 4e art, parmi lesquelles La Guerre de 2000 ans, Le cadavre encerclé, Palestine trahie ou encore Mohamed prends ta valise. Kateb Yacine nous quitte le 28 octobre 1989 à Grenoble en France où il se soignait, et sera enterré le 1er novembre au carré des Martyrs à Alger.